De Robien appelle les anti-CPE à "penser aux chômeurs" !

Jeudi, 16 Mars 2006 18:18
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Ce matin, sur Europe 1, le ministre UDF de l'Education nationale Gilles de Robien a appelé les étudiants qui manifestent contre le Contrat Première Embauche à "penser à ceux qui sont au chômage"... Comme si, lui, il y pensait ?

"Vous avez le droit de manifester", leur a-t-il lancé en ajoutant : "Pensez à ceux qui sont au chômage. Parce que les étudiants, ce n'est pas pour eux (le CPE, ou le chômage ?), ce sera dans deux ou trois ou quatre ans". Une si mauvaise expression orale, comprise au premier degré, semble plutôt leur dire "ne vous en faites pas, l'ANPE c'est pour bientôt". Ou alors qu'ils n'ont aucune raison de protester, les étudiants… qu'ils poursuivent leur scolarité sagement sans se préoccuper de leur avenir (on s'en occupe pour vous) !

Rabachant la propagande gouvernementale qui stipule que le CPE est "un remède" au chômage des jeunes et qu'il va créer des emplois, M. de Robien a fait valoir que "le CPE permet à l'entreprise d'avoir moins d'hésitation à embaucher". Revenant sur les couleuvres de son premier ministre, il a assuré que "la discussion est ouverte" et que si le texte de loi est "voté dans les grandes lignes, il existe une marge de manœuvre qui permet des négociations sur les garanties à apporter dans la période initiale".

M. de Robien, dont le bagout maladroit et le positivisme mensonger font penser à son collègue Borloo, a également affirmé que les chiffres de la création d'emplois en 2005 permettaient de conclure que "l'économie française est repartie". "Nous le savons depuis hier, 142.500 emplois de plus ont été créés", a-t-il dit en reprenant les chiffres de l'ACOSS (Agence centrale des Organismes de Sécurité sociale) publiés par Le Parisien. Sont-ce encore des "intentions d'embauche" ? Le ministre a précisé que 96.500 de ces emplois concernaient le secteur marchand. C'est magique ! On y croit ! Pourtant, dans sa dernière «Enquête sur l'Emploi 2005», l'INSEE avait recensé 137.000 créations nettes (privé et public confondus), mis l'accent sur la progression des emplois à temps partiel (17,2% des salariés actuels), et souligné que le taux d'emploi continue de se dégrader. Quant à l'impact du CNE, il reste non mesuré.

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