Bernard Thibault a lancé "l'offensive de la rentrée sociale" hier au Zénith de Lille : devant quelque 1.800 militants, il a appelé les salariés et les chômeurs à manifester en masse le mardi 4 octobre pour défendre l'emploi et le pouvoir d'achat.

Chômage, précarité, flambée des prix de l'essence et des logements, inquiétude sur les services publics, le numéro un de la CGT a égrené les sujets de mécontentement de la rentrée. Face à un gouvernement qui enchaîne les "réformes injustes et inéquitables" et qui, après le "message profondément antilibéral" du référendum européen, a "répondu par plus de libéralisme encore !", Bernard Thibault a tiré ses principales flèches sur le Premier ministre Dominique de Villepin, avec son "catalogue hétéroclite" de mesures "indigentes ou nuisibles", et sur le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, copieusement hué par la salle, "l'autre voix" d'un gouvernement "ventriloque", "parti en guerre contre ce qu'il appelle le modèle social français". Entre eux, a estimé le leader cégétiste, "l'accord s'est fait pour procéder par ordonnances, pour balayer toute forme de concertation et de négociation avec les représentants des salariés" et "escamoter le débat public".
Le secrétaire général de la CGT a aussi dénoncé l'"intransigeance" du Medef, qui recevait son homologue de la CFDT François Chérèque mardi matin, et avec qui doit s'engager une délicate négociation sur l'assurance-chômage en octobre.

Le matin devant la presse, M. Thibault avait confirmé que les cinq grandes confédérations - CGT, FO, CFDT, CFTC et CFE-CGC - devraient retenir le 4 octobre, la date qui sera "très probablement" choisie, pour l'organisation de leur "grande journée d'action commune".