Les partisans du "NON" critiquent l'audiovisuel public

Mardi, 10 Mai 2005 17:26
Imprimer
Les partisans du vote "non" au projet de traité de constitution européenne multiplient les critiques contre les télévisions et radios publiques, qu'ils accusent de se livrer à une propagande acharnée pour le "oui", suscitant du même coup les objections du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) et du PDG de Radio France.

Lancée le 4 mai dernier à l'initiative de journalistes de France Télévisions (France 2, France 3 et RFO) et de Radio France (France Inter, France Info…), une pétition disponible sur internet qui dénonce une censure du "non" dans les médias a recueilli à ce jour 7.824 signatures.
L'appel, intitulé LE NON CENSURÉ DANS LES MÉDIAS, ÇA SUFFIT !, conteste "les positions publiquement exprimées, ou sous entendues comme une évidence, par nombre de chroniqueurs, correspondants, présentateurs ou patrons de presse qui, dans l'exercice de la profession, outrepassent leur fonction en prenant position pour le oui" et précise que "jusque là, dans nos métiers, et en particulier dans le service public, il était de coutume de vouloir taire des convictions personnelles et de s'imposer un devoir d'impartialité". L'appel fait notamment référence à la très sérieuse émission Arrêt sur images, diffusée sur France 5 le dimanche 10 avril, qui avait comptabilisé 71% d'intervenants favorables au "oui" sur l'ensemble des chaînes françaises entre le 1er janvier et le 31 mars, contre 29% d'intervenants favorables au "non".
Reprenant des arguments du syndicat des journalistes CGT, l'appel se veut également un constat que le texte soumis à référendum "ne garantit pas le droit à l'information", soulignant entre autres, que, selon le projet, "la banque centrale européenne n'est pas tenue de rendre publiques ses décisions".

Le CSA, chargé de veiller à ce que les partisans du "oui" disposent du même temps de parole que les partisans du "non", avait alors confirmé un "certain déséquilibre" avec 57% du temps pour les partisans du "oui" et 43% du temps pour ceux du "non". Mais le CSA note que l'équilibre peut encore être rétabli dans le délai qui reste jusqu'à la consultation, le 29 mai...
Pour sa part, le PDG de Radio France Jean-Paul Cluzel estime dans un entretien paru dans Les Echos que les chroniqueurs de ses différentes antennes "n'ont pas une seule ligne" et qu'il ne faut pas confondre les explications des articles de la Constitution avec une propagande en sa faveur...

A l'appel de l'Observatoire des Médias et d'une centaine d'associations et de syndicats, un rassemblement était prévu lundi soir à Paris, pour "exiger des médias un débat honnête et pluraliste sur l'Europe".

=> Une délégation ira porter les signatures de la pétition (+ de 12.000 ce dimanche) au Président de la République, le mardi 17 mai 2005 à 18 heures. Un rassemblement est prévu à cette occasion place Georges Clémenceau (M° Champs Elysées Clémenceau).

Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Mardi, 10 Mai 2005 17:26 )