Touche pas à mon lundi !

Samedi, 16 Avril 2005 16:56
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Les menaces de grève se multiplient à un mois de la Pentecôte (un mois et demi du référendum) pour protester contre une "journée de solidarité" avec les personnes âgées basée sur le principe du "travail forcé" et "financée par 40% des Français seulement", aux conséquences économiques néfastes, pour les finances locales notamment.

Les fédérations syndicales de la Fonction publique demandent au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin de renoncer à faire du lundi de Pentecôte un jour travaillé, et menacent d'appeler ensemble à la grève ce jour-là dans le cas contraire : «Vous avez pris la décision d'imposer aux salariés une journée de travail gratuit au nom de la solidarité avec les personnes âgées et dépendantes. L'allongement de la durée du travail ou la remise en cause de la réduction du temps de travail relève d'une conception inacceptable de la solidarité qui fait supporter l'effort aux seuls salariés», écrivent les syndicats de fonctionnaires CGT, FO, CFDT, CFTC, FSU et UNSA dans une lettre ouverte adressée vendredi matin à M. Raffarin. «La solution devrait consister à faire contribuer de façon équitable l'ensemble des revenus dans le cadre d'une protection sociale solidaire améliorée», estiment-t-il. «Le déroulement du lundi de Pâques a montré les problèmes que pose cette décision unilatérale. Il a permis également de confirmer l'opposition qu'elle rencontre au sein de la population, des élus, des salariés, des personnels des services publics. Le résultat en a été le gâchis, le gaspillage, les dépenses et l'obligation de présences inutiles dans un certain nombre de services publics», ajoutent les fédérations.

Seule la CFDT ne s'est pas associée à une démarche dont la légalité n'est, selon elle, pas assurée selon la jurisprudence en vigueur, car "on ne peut pas s'octroyer par la grève ce qu'on réclame par la grève"... Pourtant, même la CFE-CGC, le syndicat des cadres, estime qu'opter pour une "journée d’action en faveur des rémunérations", est le "seul moyen, dans le contexte actuel, d’améliorer les recettes de la protection sociale". Quant à la CGT, elle fera du 16 mai une "journée de revendication sur les salaires et le temps de travail, avec des arrêts de travail", a prévenu Bernard Thibault.

Des préavis de grève ont également déjà été déposés à la SNCF et à La Poste.
La suppression d'un jour férié, jugée non seulement inéquitable, mais aussi insuffisante au regard des enjeux financiers liés à l'allongement de l'espérance de vie - comme l'a lui-même reconnu le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy -, a également suscité une levée de boucliers dans le privé. Dans les entreprises, des appels à la grève ont déjà été lancés dans les transports, la métallurgie ou les sociétés d'études. Les salariés du groupe pétrolier Total ont déjà cessé le travail sur ce motif vendredi dernier, à l'appel de la CGT et la CFDT.

Enfin, un "Collectif des amis du Lundi", né en novembre 2003, qui rassemble "plus de 110 députés de tous bords politiques", a lancé une pétition qui a recueilli quelque 150.000 signatures sur son site internet (www.lesamisdulundi.com).

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Mis à jour ( Samedi, 16 Avril 2005 16:56 )