Les intermittents ont occupé un sous-traitant de l'Unedic

Mercredi, 08 Décembre 2004 21:05
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Mardi 7 décembre 2004, vers 10h, 40 militants de la Coordination des Intermittents et Précaires d'Île-de-France ont occupé le siège social d'Expérian à la Défense, sous-traitant de l'Unedic pour «la scanérisation» des feuillets Assédic.

Voici leur communiqué de presse :

L’Unedic nous doit de l’argent, des comptes, et ses données.

Dans le cadre de la journée d’action nationale appelée par la Coordination nationale des intermittents et précaires, nous, intermittents et précaires usagers de l’Unedic, occupons les locaux d’Expérian.
L’Unedic, association à mission de service public, a confié depuis quelques mois à cette entreprise privée la scanérisation de la DSM (Déclaration de Situation Mensuelle) et de l’AEM (Attestation d’Emploi Mensuelle) pour les annexes 8 et 10. Actuellement, l’usine à gaz du protocole et cette gestion privée ont généré le blocage de dizaines de milliers de dossiers en instance de traitement. Par ailleurs, l’Unedic a refusé au laboratoire du CNRS missionné par la Coordination, l’accès à sa base de données pour l’expertise du protocole du 26 juin et des modèles alternatifs. Elle argumente ce refus au nom du «secret statistique». Alors même qu’elle sous-traite les données actuelles à Expérian, société internationale, connue pour ses croisements de fichiers (liste noire des demandeurs de crédit – source Big Brother Awards).

Des centaines d’intermittents sortent chaque mois du régime. Le gouvernement a mis en place un fonds d’urgence, le fonds Lagrave, ou AFSP (Allocation du Fonds Spécifique Provisoire), initialement destinée à rattraper les allocataires qui auraient réalisé leurs heures en douze mois et pas en onze mois. Il n’a été distribué qu’à hauteur d’un million d’euros sur quatre-vingt millions disponibles.

Nous exigeons le déblocage des dossiers en souffrance et l’extension immédiate du fonds Lagrave pour reprendre l’indemnisation des intermittents exclus du régime ou en attente du traitement de leur dossier. Nous refusons la sous-traitance de la gestion de l’assurance chômage. Nous exigeons de l’Unedic la clarté sur sa gestion, la fin de l’opacité sur les chiffres, et la délivrance des données à ses usagers. Nous exigeons toujours l’abrogation du protocole et l’ouverture de réelles négociations avec l’ensemble des concernés.
Nous soulignons la simultanéité de notre action avec la grève des agents de l’ANPE contre le plan Borloo qui autorisera l’accès des entreprises d’intérim aux données conçernant les usagers du service public ANPE.

Ces actions, ainsi que la manifestation unitaire du 4 décembre contre la précarisation, commencent à dresser le bilan catastrophique de la politique économique et sociale du gouvernement.

(Source : AC-Forum)

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