Contrôle des Chômeurs et des Sénateurs, une République exemplaire à deux vitesses

Dimanche, 24 Mai 2015 22:08
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Sénateurs et Chômeurs fainéants sont prévenus. Leur absentéisme et leur je-m’en-foutisme vont être enfin sanctionnés. La République exemplaire, les Français en rêvaient ? Hollande, Valls et Larcher la mettent en musique.


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Notre gouvernement socialiste se décide enfin à prendre le taureau par les cornes.

Il se donne les moyens de conjurer le marasme économique, impulsant une nouvelle dynamique après des années de tergiversations et de renonciations à réformer notre vieux pays qui en a tant besoin.

La République exemplaire est en marche ! Petit ou puissant, Chômeur ou Sénateur, personne n’y échappera. La Justice sociale s’impose sous nos yeux ébahis… et reconnaissants.

Mais qu'on se le dire, l’embellie sur le front du chômage ne sera pas l’heureuse conséquence des audacieuses Lois Macron et du révolutionnaire Pacte de Responsabilité. Moins encore de la promesse de créer 1 million d’emplois que les patrons arboraient fièrement l’année dernière à l’Université d’Été du Medef… après avoir obtenu 50 milliards du gouvernement.

La baisse programmée du chômage, en prévision des prochaines élections présidentielles auxquelles notre Grand Timonier compte se représenter à la seule condition d’inverser la courbe d’ici-là, ne devra rien à la croissance que l’Insee et l’OCDE nous annoncent plus gaillarde que prévue.

Ces mesurettes et cette conjoncture plus favorable ne pèsent pas au regard de la décision historique prise récemment : Renforcer le contrôle des chômeurs, s’assurer que ces fainéants cherchent du travail et, s’ils ne le font pas, les radier des listes des demandeurs d’emploi, puis supprimer leurs allocations. Enfin une mesure salutaire !

Forcément, du côté de la Gauche Rouge Sang, on crie au scandale, on fustige ce contrôle social généralisé, cette «chasse aux pauvres», cette «stigmatisation des victimes de la crise» qui, on le constate tous les jours, frappe durement toutes les catégories de la population, à commencer par les plus riches. Les pôôôvres !

Le gouvernement Valls s’attaque enfin au vrai problème, celui qui corrompt en profondeur notre République exemplaire, cette gangrène, ce «cancer social» diagnostiqué en son temps par le bon Docteur Wauquiez : l’assistanat de ces hordes de traîne-savates qui rechignent à occuper les centaines de milliers de boulots disponibles.

Et qu’on se garde de faire un mauvais procès à Pôle Emploi. Notre maison mère promet que ses 200 contrôleurs (et ceux qui viendront plus tard) œuvreront pour le bien-être des laissés-pour-compte et des exclus. Ils vont les marquer à la culotte, comme on dit dans le jargon footballistique, dans leur intérêt. Uniquement dans ce sens.

N’en déplaise aux détracteurs de tout poil toujours prompts à contester la moindre annonce, il s’agit d’un "accompagnement renforcé" visant à les remettre sur le droit chemin, celui de l’activité professionnelle.

C’est à se demander à quoi servent les dizaines de milliers de conseillers (35.000 dit-on) au contact des chômeurs. Le suivi des recherches n’entre-t-il pas dans leurs attributions ?

Fidèles à leur irascible scepticisme, les premiers concernés ne semblent pas convaincus du bien-fondé de cette mesure. Ben oui, bande de fainéants, le temps des grasses matinées, des allocs perçues à se la couler douce, des vacances à rallonge, des après-midi télé ou jeux vidéo… est révolu. L’heure est à la remobilisation, à la redynamisation. Il faut vous bouger le cul, tas de glandeurs !

D’ailleurs des boulots, il y en a en pagaille : 300.000 à 500.000 offres non pourvues en France, nous assène-t-on depuis 2005. Un filon miraculeux… et inépuisable.

Le calcul est simple ! Si ces emplois trouvaient enfin preneurs, le taux de catégorie A baisserait de 10 à 15%. La promesse de François Hollande serait tenue et notre brillant ministre du Travail Rebsamen pourrait plastronner sur les plateaux télé. Enthousiasmante perspective !

Et puis, comme l’affirme l’adage : "les contrôles ne contrarient que les fraudeurs, pas les honnêtes gens". Ceux qui s’acquittent de leurs impôts, de leurs cotisations sociales, de leurs recherches d'emploi, ceux qui respectent les limitations de vitesse, les règles et les lois… ne craignent ni le fisc, ni l’URSSAF, ni la police, ni les juges. Seuls les contrevenants sont menacés. Ce n’est donc que Justice… qui est, si ce n’est aveugle, borgne.

Ainsi quelques mauvais coucheurs font actuellement circuler un document. Celui-ci indique que, sous l'impulsion de Gérard Larcher, le Sénat a adopté le 13 mai dernier une résolution visant à sanctionner «lourdement» l’absentéisme des Sénateurs. Jusqu’alors ils pouvaient toucher l’intégralité de leurs émoluments (11.300 euros par mois) en étant totalement absents du Palais du Luxembourg.

Prochainement, leurs confortables rétributions devraient être amputées de 700 à 4.400 euros en cas d’absence à mi-temps ou intégrale. Le moins assidu touchera donc, quand même, 6.900 euros. Cette mesure sera applicable le trimestre qui suivra la période d’absentéisme.

Le chômeur à l’ASS, lui, perçoit 490 euros. Une absence à convocation ou une recherche d’emploi jugée insuffisante peut se traduire par une suppression totale de son allocation pendant deux mois. La sanction est immédiate.

Et vous doutiez encore de l’exemplarité du fonctionnement de notre République ?

Le Père Siffleur d'Actuchomage.org

PS : Au fait, le Sénat, ça sert à quoi au juste ?


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