Vive l'UE, ses traités et sa «concurrence libre et non faussée» !

Jeudi, 09 Février 2012 02:50
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Près du quart de la population de l'Union européenne est menacé de pauvreté ou d'exclusion sociale, avertit Eurostat.

Cette inquiétante prévision émane de la très sérieuse agence de statistiques européenne qui précise que ce risque est plus fort dans les ex-pays de l'Est, mais que les Français et les Allemands sont moins à l'abri que les Néerlandais ou les Autrichiens.

Selon Eurostat, 115 millions de personnes, soit 23,4% de la population des 27 pays de l'UE, étaient confrontées à ce risque en 2010. Les plus fortes proportions de personnes menacées de pauvreté ou d'exclusion sociale se situent en Bulgarie (42%), en Roumanie (41%) et en Lettonie (38%) tandis que les plus faibles se retrouvent en République tchèque (14%), en Suède et aux Pays-Bas (15%) ainsi qu'en Autriche, en Finlande et au Luxembourg (17% chacun).

Situation délicate pour la France… et l'Allemagne

Paradoxalement, les deux premières puissances économique de l'Union européenne n'offrent pas à leur concitoyens une sécurité maximale en la matière. Selon Eurostat, 19,7% des Allemands et 19,3% des Français pourraient sombrer dans la pauvreté.

Il s'agit de personnes confrontées à au moins l'une des trois formes d'exclusion ainsi définies dans son rapport : les personnes vivant dans un ménage disposant de moins de 60% du revenu médian national après transferts sociaux; la privation matérielle grave qui regroupe les personnes qui ne peuvent plus payer leur loyer, les factures courantes, chauffer correctement leur domicile, faire face à des dépenses imprévues, manger du poisson ou de la viande tous les deux jours, s’offrir des vacances, posséder une voiture, un lave-linge, un téléphone…; la faible intensité de travail, c'est-à-dire le cas des ménages où les adultes ont utilisé moins de 20% de leur potentiel total de travail dans l’année.

Les enfants et les jeunes en première ligne

Dans l'UE, 27% des enfants de moins de 18 ans étaient confrontés en 2010 au risque de pauvreté ou d'exclusion sociale, contre 23% de la population en âge de travailler (18-64 ans) et 20% de la population âgée (65 ans et plus). Ce nombre atteint 48,7% en Roumanie et 44% en Bulgarie tandis qu'il n'est que de 14% en Finlande ou en Suède. Il s'établit à 23% en France et 21,7% en Allemagne, selon Eurostat.

(Source : Challenges)


NDLR : Toujours selon Eurostat, fin décembre 2011, les dix-sept pays de la zone euro comptaient 16,5 millions de chômeurs officiels (soit 751.000 de plus en un an, pour un taux moyen de 10,4%). Avec l'UE27, on frôle les 24 millions.

Et comme osent l'écrire Les Echos, plus propagandistes que jamais : «De manière plus fondamentale, un grand nombre d'économistes [???] met en avant les évolutions des coûts salariaux pour expliquer la dichotomie des chiffres du chômage entre une Allemagne triomphante et l'Europe du sud à la peine. Grèce, Italie, Portugal, Espagne et même France ont visiblement accordé des hausses de salaires trop élevées par rapport à la croissance de la productivité. Comme l'a calculé Patrick Artus, chef économiste de Natixis, dans une récente note, il faudrait abaisser le coût salarial de 33% en France, de 12% en Espagne, de 54% en Italie pour redresser la situation et aider à la baisse de leur chômage. La Grèce, elle, selon une étude officielle réalisée par l'Institut national du travail et des ressources humaines publiée aujourd'hui, a déjà commencé : le coût unitaire du travail a chuté de 14,3% entre le premier trimestre 2010 et le troisième trimestre 2011.»

C'est vrai : quand on sera tous morts, il y aura moins de chômage. Vive l'euthanasie sociale !



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Mis à jour ( Jeudi, 02 Août 2012 06:36 )