Les CAF toujours surchargées

Mercredi, 26 Janvier 2011 01:19
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On parle beaucoup des dysfonctionnements de Pôle Emploi sur fond de fusion en pleine crise économique, mais dans les CAF, on en chie aussi... Outre les salariés de ces structures dont la charge de travail s'est considérablement alourdie, ce sont les chômeurs et les pauvres que l'on malmène.

Après une année 2009 "particulièrement intense" marquée par les effets de la crise et le démarrage du Revenu de solidarité active, l'année 2010 "a été un peu moins chargée", a expliqué mardi devant la presse le directeur de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) Hervé Drouet, même si "la crise fait que la charge reste très élevée". Outre les allocations familiales, qui ne dépendent pas du revenu des parents, les CAF versent notamment les allocations logement et surtout le RSA, qui sont fonction de la situation économique des bénéficiaires.

Un léger mieux

Les CAF ont reçu 19 millions d'usagers contre 21 millions en 2009, 37 millions d'appels contre 43. En revanche, le nombre de courriers (67,5 millions) et de pièces à traiter (123 millions) est resté stable. Selon M. Drouet, "la qualité de service s'est redressée avec 80% d'appels traités par les agents", contre 74% en 2009. Mais en 2008, avant le plein effet de la crise, le taux atteignait 90%.

La direction de la Caisse s'est notamment félicitée d'avoir pérennisé un pool de 200 agents (créé en 2009) chargés d'écouler les dossiers en retard des caisses les plus submergées. Au 17 janvier 2011, le "stock" de dossiers en attente, en équivalent de jours de travail, était en moyenne de 7,9 jours, à peu près comme à la même période de 2010, selon la Cnaf.

En temps normal, la moyenne est de 5 jours mais décembre et janvier sont traditionnellement des mois "en flux tendus" car c'est la période où sont recalculées les allocations, a expliqué Hervé Drouet. Pour 2011, "on espère que la décrue sera plus rapide que l'an dernier", a-t-il ajouté.

Un sous-effectif chronique

Même si elle reconnaît des "améliorations", Monique Cazedevals, représentante de Force Ouvrière au conseil d'administration de la Cnaf et elle-même directrice de CAF, relève que cette moyenne cache de fortes disparités. Selon elle, "Clermont est à 17 jours, Grenoble, Dijon, Rouen et Nice à 9/10 jours". Et "on commence à revoir des caisses qui arrêtent d'accueillir du public" le temps d'écouler les dossiers, ajoute-t-elle. "On est sur une carence récurrente de moyens et d'effectifs. Les personnels s'épuisent car la pression est très, très forte", dit-elle, soulignant qu'ils devront cette année s'occuper de la mise en place du RSA dans les départements d'Outre-mer.

Pierre-Claude Monnier, administrateur CGT et directeur de la CAF du Val-d'Oise, témoigne aussi de son "inquiétude, car on a toujours recours à des heures supplémentaires" pour faire face à la charge de travail. Pour les allocations logement, cette surcharge peut parfois conduire à des retards dans les versements "de un, deux voire quatre mois", selon M. Monnier.

Le président CFTC de la Cnaf, Jean-Louis Deroussen, a rappelé devant la presse avoir "appelé à l'aide" en 2010 face à la surcharge de travail. Des renforts en personnel avaient été accordés.

Le RSA, versé à 1,8 million de foyers, mobilise particulièrement les personnels, a aussi souligné Hervé Drouet, en raison du turn-over important des bénéficiaires. "Chaque mois, on a presqu'autant d'entrées que de sorties dans le dispositif" car "les allocataires sont soumis à de multiples changements de situation" (chômage, intérim, CDD...), a-t-il relevé. Sa partie "activité" est versée proportionnellement aux salaires, son montant est recalculé tous les trois mois.

(Source : Les Echos)

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