Surendettement : Pour ou contre un fichier «positif» ?

Jeudi, 18 Juin 2009 04:49
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Hier, au Sénat, à l’ouverture de l’examen du projet de loi réformant le crédit à la consommation, le sujet du fichage des emprunteurs a donné lieu à un premier échange avec le gouvernement.

Depuis 1989 existe en France le fichier des incidents de paiement (FICP). C’est un fichier dit «négatif» : il ne consigne que les noms des ménages ayant failli à rembourser leur crédit. Mais en Allemagne, en Belgique ou au Royaume-Uni existent des fichiers dits «positifs» : d’immenses répertoires recensant tous les emprunteurs, du simple crédit-revolving au prêt immobilier de 30 ans.

Certains rêvent de ce dispositif en France, l’imaginant plus efficace pour protéger les emprunteurs contre eux-mêmes et prévenir le surendettement. Et là, surprise, les clivages habituels (droite-gauche, associations de consommateurs contre banquiers usuriers…) volent en éclat.

Ainsi Nicole Bricq, sénatrice de Seine-et-Marne (PS) et partisane d’un tel fichier, campe sur la même ligne que Fabienne Keller (UMP), qui dit être «pro-fichier, mais pour un fichier public et contrôlé par la CNIL», la Commission nationale de l’informatique et des libertés. A l’entendre, le fichier «positif» calmerait les ardeurs des distributeurs de crédit. Le clivage passe aussi entre les associations. Alors que l’UFC-Que choisir déclare la guerre au fichier positif, l’association Cresus, qui assiste les ménages en banqueroute, le soutient avec conviction — au point de faire conférence de presse commune avec la banque Accord. Même ligne de rupture entre les établissements de crédits : Cetelem est contre, Cofinoga est pour...

Réflexion de Reine-Claude Mader, présidente de la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie (CLCV), forte d’une longue expérience du sujet : «Dans un premier temps, je me disais que ce fichier n’était pas honteux. Maintenant je ne vois pas comment on peut faire marcher cette usine à gaz.»

(Source : Libération)

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«C’est démesuré, on va ficher la quasi-totalité de la population !»
L'avis de Bruno Salmon, président de Cetelem - BNP Paribas Personal Finance, qui dénonce les utilisations qui pourraient en être faites et propose, simplement, d'améliorer le FICP.
«Il faut un répertoire assorti de sanctions pour le prêteur»
L'avis de Nicole Bricq, sénatrice socialiste et vice-présidente de la commission des finances du Sénat, qui veut responsabiliser les organismes financiers et y voit un outil de prévention.

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Mis à jour ( Jeudi, 18 Juin 2009 04:49 )