Services à la personne : c'est raté !

Vendredi, 16 Mai 2008 00:42
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Elle devait permettre de créer 500.000 emplois, aider les familles, les personnes âgées, les malades. Depuis son lancement, la loi en faveur des services à la personne n'a guère convaincu.

C'est une jolie bombe que vient de lâcher l'Observatoire français des conjonctures économiques. Le fameux plan Borloo destiné à booster les services à la personne aurait permis de créer seulement… 14.700 emplois équivalents temps plein en un an, entre juillet 2005 et juillet 2006. C'est ce qu'affirme une étude que vient de publier l'OFCE. A l'époque, Jean-Louis Borloo, alors ministre des Affaires sociales et de l'Emploi, évoquait pourtant un gisement de… 500.000 créations d'emplois en 3 ans.

Un calcul contesté d'emblée par l'Agence nationale des services à la personne (ANSP), chargée de mettre en place le dispositif en France : «Depuis 2005, ce sont 121.000 équivalents temps plein dont 46.000 sur la seule année 2007 qui ont vu le jour. On tiendra l'engagement», assure son directeur général Bruno Arbouet. Mais en coulisse, le constat s'impose : le plan Borloo connaît de sérieux ratés. Trop cher, trop compliqué... L'objectif des 500.000 emplois s'éloigne.

À Bercy, Christine Lagarde s'en est emparée, mandatant un haut fonctionnaire pour travailler à un bilan d'étape et éventuellement recadrer les choses. Une grande campagne sera lancée auprès du grand public. Mais cela suffira-t-il ? Le plan Borloo avait fait le pari d'organiser ce secteur jusqu'alors «tenu» par le milieu associatif et les particuliers. Tous les grands noms de l'assurance, des banques et des grandes enseignes comme La Poste, Monoprix, la Fnac s'y sont engouffrés en créant des «plates-formes» pour fournir tous les services possibles (ménage, garde d'enfants, auxiliaires de vie…) aux particuliers. Seulement voilà : malgré les incitations fiscales, les familles préfèrent la femme de ménage ou la garde-malade qu'ils gèrent en direct.

Côté emploi, la précarité est toujours là, avec une multitude de temps partiels et des salariés qui gagnent toujours, pour 80% d'entre eux, entre 6,20 € à 9,40 € de l'heure. Et ce malgré un soutien financier public de 8 milliards d'euros par an. Un bilan s'impose, effectivement !

(Source : Le Parisien)

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Mis à jour ( Vendredi, 16 Mai 2008 00:42 )