Taxe sur les stock-options : la Sécu attendra !

Jeudi, 22 Novembre 2007 23:45
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Comme l'a très justement dit Frédéric Bonnaud mardi sur Europe1, il faut vraiment être naïf pour s'étonner que la politique de Nicolas Sarkozy ne bichonne que ses administrés de Neuilly et ses copains du CAC40 !

On reste donc dans la logique feutrée du «paquet fiscal» concocté en faveur de sa classe qui est, soit dit en passant, la seule aujourd'hui à lutter efficacement pour la défense de ses intérêts. Donc, après avoir habilement réformé la fiscalité des dividendes en faveur des plus gros porteurs, l'Assemblée nationale vient aussi de voter la suppression de l’impôt de Bourse : LIRE ICI.

Puis, dans la foulée, le gouvernement a obtenu du Sénat que la contribution salariale - purement cosmétique - de 2,5% sur la plus-value dégagée lors de la levée des stock-options (une mesurette censée rapporter 250 millions d’euros à la Sécu) ne soit pas rétroactive : elle ne portera que sur les nouveaux plans attribués depuis le 16 octobre 2007. Les bénéficiaires de stock-options se voient ainsi accorder un délai d'au moins 4 ans, correspondant à la période d'indisponibilité fiscale de cette forme de rémunération des cadres et des dirigeants, avant de s'en acquitter. Déjà qu'on était loin des 3 milliards envisagés par le président de la Cour des comptes Philippe Séguin, lui qui estime que les stock-options doivent être taxées «comme les revenus d’activité»...

Une fois de plus, de la même façon que l'Etat rechigne à lui rembourser les 9 milliards qu'il lui doit (6 milliards d'exonérations de "charges" non compensées + 3 milliards de taxes sur l'alcool et le tabac non reversées), la Sécurité sociale attendra ! Mais c'est dès le 1er janvier prochain que les assurés sociaux s'acquitteront des franchises médicales. Comme l'a dit Frédéric Bonnaud, «faire des cadeaux fiscaux aux riches, c’est très simple. Augmenter le pouvoir d’achat des pauvres, c’est beaucoup plus difficile.» Il est effectivement plus simple de mettre à contribution des millions de malades résignés dans le but de récolter 850 millions d'euros que de taxer les 100.000 nantis qui, en 2005, ont empoché 8,5 milliards d’euros de revenus grâce à la valorisation de leurs stock-options. CQFD.

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Mis à jour ( Jeudi, 22 Novembre 2007 23:45 )