Un (faux) taux de chômage qui repose essentiellement… sur le sous-emploi

Vendredi, 28 Septembre 2007 12:17
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Petit couac en août : selon les données du ministère de l'Emploi basées sur les chiffres de l'ANPE et de la DARES, le taux de chômage, en baisse constante depuis 26 mois, est remonté de 0,6% !

Nous n'allons pas ici revenir sur des chiffres auxquels nous n'avons jamais cru. Par contre, à la lecture de cet article des Echos sur un sujet ô combien rabâché, nous sommes interpelés par l'importance de l'emploi précaire dans la bonne tenue de ce taux. D'ailleurs, Les Echos annoncent la couleur dans leur chapeau : L'effondrement du travail temporaire a restreint la possibilité des chômeurs d'exercer une activité réduite... Ce qui signifie que "l'activité réduite" est devenue une composante essentielle de l'embellissement statistique. Derrière la "fragilité" de la baisse du chômage, il y a bien évidemment la fragilité (entretenue) des nouveaux emplois.

Car, mis à part "les mauvaises conditions climatiques" qui ont pesé cet été sur l'activité économique, il s'agit surtout de "l'effondrement de l'intérim" : «Une partie des chômeurs qui travaillaient jusqu'alors en mission temporaire (catégorie 6) se sont vu privés de toute activité réduite, ce qui a provoqué leur transfert en catégorie 1, la plus observée aujourd'hui.» Aïe ! Les Echos parlent aussi d'une "contre-performance" «d'autant plus embarrassante que le gouvernement a parié sur l'amélioration de l'emploi pour réduire de 12% en 2008 l'enveloppe des contrats aidés.» Or, que sont les contrats aidés ? Des emplois précaires subventionnés par l'Etat qui permettent d'escamoter un temps quelques centaines de milliers de chômeurs de longue durée des chiffres officiels.

Il suffit que le chômage remonte pour qu'on s'aperçoive que l'emploi aujourd'hui s'appuie sur du vent (80% des offres restent précaires, et 40% des emplois nouvellement créés depuis janvier étaient en intérim). De même, la définition du chômeur est à l'ordre du jour et fera l'objet des prochaines polémiques : comment doit-on considérer les demandeurs d'emploi qui, "faute de mieux", acceptent un job temporaire/précaire, sachant qu'ils sont de plus en plus nombreux dans ce cas ? L'instabilité professionnelle subie ne nourrit-elle pas ce qu'on nomme le "chômage récurrent" ?

A (re)lire : • Intérim : la réalité
L'emploi à temps partiel explose
Un contrat aidé ? Parce que je ne vaux rien...
Zoom sur les offres 2006 de l'ANPE
20% des actifs sont en instabilité professionnelle

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Mis à jour ( Vendredi, 28 Septembre 2007 12:17 )