Ceux qui ne veulent rien faire et vivent sur le dos de ceux qui se lèvent tôt…

Samedi, 14 Octobre 2006 01:00
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''Je ne veux pas que ceux qui ne veulent rien faire, que ceux qui ne veulent pas travailler vivent sur le dos de ceux qui se lèvent tôt et qui travaillent dur. Je ne veux pas que ceux qui fraudent l’assurance chômage, l’assurance maladie, les allocations familiales, ceux qui escroquent le fisc ou les Assedic, ceux qui détournent de l’argent public par copinage ou par favoritisme, continuent à mettre en péril la solidarité nationale. Parce que cela renforce la crise morale et la défiance vis-à-vis de ceux qui sont vraiment dans le besoin.''

Petit extrait du dernier discours de Nicolas Sarkozy, consultable en ligne sur le site de l'UMP. Rien de bien extraordinaire, devrais-je dire. Rien de neuf en tous cas, tant la rhétorique de ceux qui se lèvent tôt ne nous est pas tout à fait étrangère. Je m'attends à ce que sorte un livre d'un fraudeur aux Assedic, qui toucherait en plus les allocations pour 75 enfants qu'il n'a pas, se serait fait refaire des dents en or et placer un piercing en diamant dans le nombril avec sa CMU. Le thème est porteur.

Simple rôdage d'un thème futur de campagne ? On apprend donc que Nicolas Sarkozy n'aime pas les tricheurs de tout poil. Dont acte. Et qu'ils ne doivent pas vivre sur le "dos" de ceux qui se lèvent tôt.

C'est quoi au juste vivre sur le dos des autres ? Toucher les Assedic, le RMI ? Les APL ? Avoir un logement quand on n'a pas de travail ? Pouvoir encore se soigner au chômage longue durée et s'excuser de devoir porter une paire de lunettes ? Je ne parle pas de l'Alfa Roméo, faut pas exagérer quand même !!! Refuser trois heures de ménage payées au Smic à 60 kilomètres de chez soi sans véhicule à trois heures du matin ?

Non. Ce qui provoque mon étonnement, ce n'est pas non plus le fait que son analyse de la mise en péril de la solidarité nationale semble reposer uniquement sur les abus, les tricheurs. Chacun pourra effectivement quantifier le % d'argent gaspillé dans ces fraudes en tous genres. Sans doute trop, j'en conviens. Mais de là à croire que toutes nos difficultés viennent des fraudeurs... Passons.

En revanche, le texte officiel du discours ne reprend pas - les plus courageux vérifieront mes dires sur le site officiel en lien dans le paragraphe incriminé, vers la moitié du texte - plusieurs ajouts de Nicolas Sarkozy sur le sujet, et particulièrement une petite phrase bien équivoque (je mets le lien pour écouter la partie de la vidéo où écouter le rajout).

Je dis à mes amis... je ne veux pas être associé à ceux qui, sans travailler, espèrent accumuler des fortunes.

Ça existe des gens comme ça ? Doivent pas compter sur les ASS pour y parvenir quand même, ou alors croire fortement en l'allongement de la durée de vie. Pas de trace de ce passage "aux amis" dans le texte du discours officiel...
Au final, un vrai discours plus mitterrandien que gaulliste contre genre "l'argent en dormant". Un homme de gauche de plus, quoi.

par Olivier Davoust pour son Petit observatoire du recrutement

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