L'Unedic a-t-elle procédé à un appel d'offres biaisé ?

Mercredi, 13 Septembre 2006 21:19
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Le suivi des chômeurs par des opérateurs privés imposé par l'Unedic commence à sentir la magouille : la fédération nationale des organismes de la formation professionnelle pointe des méthodes de sélection qui, selon elle, "n'apportent aucune garantie de transparence et de mise en concurrence".

Le bureau de l'Unedic a validé le 8 septembre une liste de 17 opérateurs privés pour suivre et placer 46.000 demandeurs d'emploi par an et sur deux ans, pour un coût moyen de 3.500 euros par personne : pour tout savoir, lire ici.

Selon la fédération nationale des unions régionales des organismes de formation (UROF), les organismes associatifs, "qui sont des opérateurs privés", ont dans leur ensemble "répondu en offrant des prix très en dessous" des ces autres candidats mais ont tous été écartés. Les opérateurs ayant déjà réalisé des expérimentations de suivi ont en revanche tous été retenus, en proposant un coût d'environ 3.600 euros par chômeur, "le prix optimal" fixé par l'Unedic, ajoute l'UROF pour qui "ce prix est justifiable seulement du fait de l'opulence de l'assurance-chômage et de la volonté de rémunérer le capital"...
L'UROF proteste contre son éviction de l'appel d'offres par l'Unedic "après avoir été sollicitée". L'Unedic a, "pour être en conformité avec les textes législatifs, décidé d'éliminer à priori les organismes de formation exerçant une activité de formation autre que les bilans de compétence", affirme-t-elle. "Quels sont ces textes législatifs qui interdiraient à un organisme de formation de réaliser des activités d'accompagnement des chômeurs ? Peut-on nous les présenter ?", dénonce la fédération.

Jean-Claude Quentin, représentant de FO au bureau de l'Unedic et, avec la CGT, opposé au principe de confier à des opérateurs privés le suivi des chômeurs, adhère à la réaction des organismes de formation : "A notre connaissance, aucune règle juridique n'impose ce type de conditions" émises par l'Unedic concernant ces organismes. "Ces conditions ne figuraient pas dans l'appel d'offres. Les propositions des organismes de formation ont été retirées d'office sans même être examinées", a affirmé M. Quentin.

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Mis à jour ( Mercredi, 13 Septembre 2006 21:19 )