François Bayrou a dénoncé hier la puissance des grands groupes industriels qui, propriétaires de médias et fournisseurs de l’Etat, pousseraient par intérêt les Français vers un «choix tout fait» entre le candidat UMP et la candidate socialiste.

Sans les nommer, le président de l'UDF «qui ne mâche pas ses mots» a visé les groupes Bouygues, Dassault et Lagardère dont les participations dans la plupart des télévisions, journaux ou radios français sont bien connues. D'après lui, ces industriels «ont le plus grand intérêt à maîtriser, tenir les choix futurs des Français de manière qu'au bout du compte, leur avenir soit préservé.» Dans la mesure où ces grands groupes ont «des rapports de clients avec l'Etat, dont la vie et le développement dépendent de la commande publique», ils orienteraient le choix des Français vers des candidats qui leur seraient favorables sur le long terme. Et de conclure qu’«il y a des puissances très importantes qui en particulier ont des intérêts dans les médias et qui poussent à ce choix tout fait : Nicolas Sarkozy d'un côté, Ségolène Royal de l'autre. D'une certaine manière, elles mettent des billes dans les deux cases.»

A côté de la plaque ?

«Il y a des millions de Français pour qui Nicolas Sarkozy/Ségolène Royal, c'est un cauchemar. Ces Français-là sont très nombreux, peut-être même majoritaires. Tout l'enjeu est de leur offrir un autre choix, avec un projet solide, non démagogique», a-t-il dit. Et il a bien raison.
Mais hélas, au lieu de prendre l'initiative de sortir de ce schéma médiatique et d'aller à la rencontre de ces citoyens matraqués, férus de médias indépendants et alternatifs, ignorant que la France compte désormais 26,9 millions d'internautes et que le web a largement pesé dans le scrutin du 29 mai 2005, François Bayrou a purement et simplement ignoré notre demande d'interview en juin dernier...

Alors, à quoi joue François Bayrou ? Dire la vérité, c'est bien. La mettre en application, c'est mieux.

(Source : www.renovation-democratique.org)