
Le Conseil de Prud'hommes, estimant que l'entreprise Laskar n'était pas l'employeur de Mme Martinez et que cette dernière n'avait pas le statut de salariée, s'est déclaré incompétent, conseillant à la requérante de saisir le tribunal administratif, suivant ainsi l'avocate du concessionnaire, Me Charlotte Cheminaud. En effet : la juridiction prud'homale ne peut traiter que des différends pouvant s'élever à l'occasion d'un contrat de travail. Or, les personnes incarcérées ne font pas l'objet d'un tel contrat.
Servage
Me Jean-Marc Montanaro, l'avocat de Mme Martinez, avait signalé que sa cliente avait été désignée par la société "responsable contrôle qualité" après de nombreux retours de marchandises pour malfaçons. Une prime mensuelle de 10% du salaire lui était allouée. Plaidant la compétence et arguant des droits de Mme Martinez, l'avocat avait ironisé à l'adresse des juges employeurs : "N’hésitez pas à employer des détenus", avait-il lancé, "Ce sont des salariés rêvés. Ils n'ont pas le droit d'être syndiqués, ils sont payés moins cher. Il n'ont pas le droit de se plaindre". Me Montanaro a indiqué qu'il allait immédiatement faire appel de la décision des Prud'hommes devant la Cour d'appel d'Aix-en-Provence.
"Je suis contente d'avoir posé le problème, a déclaré l'ex-détenue, qualifiant son combat "de pot de terre contre le pot de fer". "En prison, on traite les gens comme des serfs, on en est encore au Moyen Age, surtout aux Baumettes".
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