En Grèce, les jeunes manifestent avec leurs parents

Jeudi, 14 Octobre 2010 19:35
Imprimer
Jeudi 14 octobre, les lycéens grecs étaient dans les rues pour réclamer des salles de cours décentes, des livres et des professeurs. La semaine dernière, ils soutenaient, toujours dans la rue, leurs parents qui protestaient contre les mesures d’austérité.

«C’est lié, explique Anthiklia, élève en terminale. Quand le salaire des parents est diminué de moitié, on le sent. On a moins de cours particuliers, moins d’aide pour nos études, et puis on s’inquiète pour nos parents. Avec 800 € de retraite, que vont-ils faire ? Nous, sans perspective de travail, comment va-t-on les aider ?»

Certains lycéens sont plus prosaïques : «Au mois d’octobre, on n’a toujours pas de prof de langue et de musique ! s’indigne Tina, qui prépare son baccalauréat musical. L’année dernière on a eu notre programme complet fin décembre !» Jason, 17 ans, est de toutes les manifs. Il redoute que, faute de budget, son école expérimentale — théâtre-études, unique en Grèce — ferme. «C’était notre seule bouffée d’oxygène, dit-il. Ici, on apprend différemment. Il y a une place pour la création.»

Des jeunes plus inquiets que politisés

Cette diversité de motivations reflète bien la complexité du mouvement des lycéens en Grèce. À l’exception des militants du mouvement syndical Pame, proche du Parti communiste, qui recrute dans les lycées, les jeunes sont plus inquiets que politisés. «Ils voient leurs parents démunis face à cette crise qu’ils ne comprennent pas, et ils manifestent eux aussi, par solidarité mais sans plus», explique Savas Rombolis de l’Institut du monde du travail. Selon lui, «cela dénote une alliance sacrée entre les générations face à cette crise, qui pourrait devenir inquiétante pour le pouvoir».

Cette alliance des générations est visible dans la rue. «Nos retraites, nos salaires… et maintenant ils ferment l’école de nos enfants, ça suffit !», proteste Evi, dont la fille est en sixième. Jason est sur la même longueur d’onde. «Tant que mon école sera en danger, que mes parents s’angoisseront pour boucler les fins de mois, pour leurs retraites, je serai avec eux dans la rue», lance le lycéen.

(Source : La Croix)

NDLR : Le taux de chômage en Grèce est remonté à 12% en juillet après un bref repli le mois précédent, et il devrait continuer d'augmenter en raison de l'impact des mesures d'austérité sur l'activité économique.


Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Jeudi, 07 Juillet 2011 10:45 )