Patrick Devedjian estime que le pouvoir d'achat est le problème n°1

Lundi, 07 Février 2005 00:26
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Au lendemain des manifestations pour le maintien des 35 heures et l'augmentation des salaires, Patrick Devedjian, ministre délégué à l'Industrie, a estimé dimanche sur France Inter que le "problème numéro un" était l'augmentation du pouvoir d'achat, moteur de la croissance.

"Le pouvoir d'achat est le problème numéro un car c'est le moteur de la croissance et c'est aussi, dans un monde très moderne, la demande première de la population", a-t-il déclaré.
Rappelons notamment qu'au mois de décembre les employés d'H&M, Lesieur, Total et ElcoBrandt ont engagé des grèves ou des débrayages pour obtenir des augmentations... Entre des salaires qui progressent à peine et des prix qui continuent d'augmenter, sans parler de l'immobilier qui flambe, les salariés voient dans le même temps le CAC 40 se rapprocher des 4000 points et les profits des entreprises exploser. C'est ainsi que BNP Paribas a annoncé la semaine dernière un bénéfice de 4,7 milliards d'euros en 2004, en hausse de 24 %. Logiquement, les grands groupes devraient en profiter pour investir, embaucher ou augmenter les salaires : or, ils préfèrent choyer leurs actionnaires par de généreuses distributions de dividendes pour soutenir le cours de l'action. Le gouvernement, quant à lui, se concentre sur les prix à la consommation, sans grand succès pour l'instant, et cogite toujours sur une hypothétique réforme de la loi Galland...

Patrick Devedjian peut bien y aller de sa petite analyse. Selon lui, la mobilisation de samedi "comporte deux paradoxes" : "Le premier, elle était constituée à 90% de gens issus du secteur public qui ne sont pas concernés par la loi sur les 35 heures, et le deuxième, ils manifestaient aussi pour une augmentation du pouvoir d'achat". "Or on sait que les 35 heures ont ravagé le pouvoir d'achat des salariés", a-t-il dit, soulignant que lors des "deux années de croissance les plus fortes que nous avons eues, en 1999 et 2000", le pouvoir d'achat a peu ou pas augmenté car "c'était les années de mise en place des 35 heures". "En 1999, avec 3,2% de croissance, le pouvoir d'achat des salariés n'a augmenté que de 1,2% et en 2000, la croissance était de 3,8%, le pouvoir n'a pas augmenté du tout".

Sur l'assouplissement des 35 heures, M. Devedjian a redit qu'il estimait qu'avec une croissance en difficulté, "c'était le moment de faire un effort supplémentaire pour prendre des dispositions et travailler davantage". "C'est le meilleur moyen d'avoir de la croissance", a-t-il réaffirmé. Bien sûr...

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Mis à jour ( Lundi, 07 Février 2005 00:26 )