Détruire des emplois, ça rapporte

Jeudi, 02 Septembre 2010 00:19
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Vive la crise ! Selon une étude, les patrons américains qui ont le plus licencié pendant la récession ont touché un salaire significativement plus élevé que les autres. Autre chiffre choc : les 3/4 des entreprises ayant supprimé des emplois étaient en progression de bénéfice.

Les dirigeants des groupes américains qui ont le plus licencié pendant la crise ont touché un salaire significativement plus élevé que les autres, selon une étude publiée mercredi. Les dirigeants des 50 sociétés américaines ayant remercié le plus de salariés entre novembre 2008 et avril 2010 ont été en moyenne rémunérés à hauteur de 12 millions de dollars (9,4 millions d'€) en 2009, soit 42% de plus que la moyenne des dirigeants du Standard & Poor's 500, selon cette étude de l'Institut des études politiques, un groupe de réflexion basé à Washington. En 2009, le salaire de ces dirigeants a progressé de 7% alors qu'il a reculé de 11% sur l'ensemble des groupes étudiés.

Parmi les entreprises mentionnées par l'étude figurent des groupes durement frappés par la crise, comme le constructeur automobile General Motors et la banque Citigroup, mais également des groupes moins affectés comme l'opérateur télécoms Verizon Communications, ou le numéro un mondial des engins de chantier Caterpillar.

L'étude révèle également que 72% des entreprises ont procédé à des suppressions d'effectifs alors même qu'elles enregistraient une hausse de leur bénéfice net.

"On croit souvent qu'un patron qui supprime de nombreux emplois est un homme courageux, qui prend les décisions difficiles mais nécessaires pour assainir le groupe, et que ce sera une bonne chose pour le bénéfice net", commente Sarah Anderson, qui a élaboré l'étude. "Nous essayons d'encourager les gens à penser sur le long terme, ajoute-t-elle. Un licenciement massif implique toutes sortes de coûts, en termes de problèmes moraux pour les salariés maintenus à leur poste; en terme du moment où l'on pourra réembaucher et former les salariés si le contexte s'améliore. (...) L'objectif des licenciements n'était donc pas de redresser des comptes en mauvais état mais d'accroître les profits sur le court terme et de remplir les poches des dirigeants", explique-t-elle.

L'étude relève également que, dans les années 70, le patron d'un groupe américain gagnait 30 fois plus que ses ouvriers. Aujourd'hui, c'est 263 fois plus.

(Source : LCI)

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Mis à jour ( Jeudi, 14 Octobre 2010 20:27 )