La «révolution tranquille» de François Fillon

Mercredi, 09 Juillet 2008 22:56
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Sur les pas du président de la République qui avait déclaré samedi, branlant dangereusement du chef avec un rictus de triomphe, que «Désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s’en aperçoit !», le premier sinistre, avec sa tronche de premier de la classe, enfonce le clou de la provocation.

S'inspirant d'un vieux slogan de campagne d'une époque révolue et, hélas, pas franchement révolutionnaire, dressant le bilan d'une année d'action de l'exécutif devant les parlementaires UMP (faire le coq devant son parti majoritaire est visiblement contagieux), François Fillon le Réformator, outre faire preuve de peu de créativité (sauf pour trouver les moyens de paupériser les Français), fait montre d'un vocabulaire assez pauvre (en fait, il n'a qu'un seul mot à la bouche) : il a constaté que «la France accepte les réformes» et que «les partenaires sociaux ont accepté (zut, ça fait deux) l'idée qu'il fallait s'engager sur la voie des réformes». Puis d'avertir : «Il y a encore des réformes à faire». Les plus anti-sociales possibles, bien sûr, tant va la cruche à l'eau.

«En un an, je pense qu'on a débloqué la France», ose-t-il dire, renvoyant à une métaphore de Français impotents : une fois de plus, ils apprécieront. Puis, faisant fi des sondages d'opinion catastrophiques et de la protestation — étouffée ou larvée — qui gronde depuis des mois, notre premier sinistre de renchérir par cet autosatisfecit un doigt plagié : «Un an après, nous avons ensemble la fierté d'avoir accompli ce qu'on pourrait appeler une révolution tranquille»... La révolution libérale, bien sûr, qui ne s'encombre pas des questions sociales et humaines.

Bon. S'il faut plagier pour plagier, nous rajouterons : «Rira bien qui rira le dernier».

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Mis à jour ( Mercredi, 09 Juillet 2008 22:56 )