Le retour à l'emploi semé d'embûches

Lundi, 07 Avril 2008 19:17
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Transport, santé, garde d'enfants  : pour les minima sociaux, les obstacles à la reprise d'un travail ne sont pas seulement financiers.

À l'heure où l'État passe au crible ses «dépenses d'intervention», notamment sociales, et où le gouvernement hésite à déployer le Revenu de solidarité active à l'échelle nationale en 2009, la Caisse nationale d'allocations familiales publie une étude sur les minima sociaux. Le principe du RSA est d'atténuer l'obstacle financier à la reprise d'un emploi en autorisant le cumul partiel d'une allocation et d'un revenu d'activité. Or le «pavé» de 155 pages de la CNAF souligne que bien d'autres obstacles existent.

Le ministère du Travail a ainsi mené une enquête auprès de plus de 4.200 parents qui percevaient le RMI, l'API (allocation de parent isolé) ou l'ASS (chômeur en fin de droits) en 2004. Deux ans plus tard, pour un petit quart d'entre eux, ils ont trouvé un emploi, une bonne moitié affirment chercher un travail. Enfin, pour un gros quart d'entre eux, les allocataires déclarent ne pas rechercher de travail en raison de leur âge (3,3%), d'une formation en cours (3,1%), de problèmes de santé (12,6%) ou de contraintes familiales (10,2%).

Mode de garde incompatible

Ces dernières consistent surtout en un problème de garde d'enfant. «On s'interroge souvent sur ces difficultés de garde pour les personnes qui ont un emploi, rarement pour celles qui en cherchent», observe Magda Tomasini, responsable du département des statistiques de la CNAF. 63% des allocataires qui déclarent chercher un travail et qui sont parents se disent limités dans leur recherche, citant trois causes principales à cela : dans l'ordre, l'absence de moyen de transport, le prix du transport, et la garde des enfants.
Pire : les allocataires assurent, pour un tiers, avoir renoncé à un poste qui leur était proposé, faute d'avoir trouvé un mode de garde, ce mode étant trop cher ou incompatible avec le travail (horaires de nuit, de week-end, éloignement). Sans surprise, cette contrainte revient plus souvent chez les femmes que chez les hommes…

Par ailleurs, Delphine Chauffaut, responsable de l'animation de la recherche à la CNAF, note que «le travail est majoritairement perçu comme un moyen d'assurer l'avenir, d'acquérir un statut social : souvent des allocataires acceptent un emploi, même sans y trouver un intérêt financier».

=> L'intégralité de l'étude

(Source : Le Figaro)

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Mis à jour ( Lundi, 07 Avril 2008 19:17 )