Les mesures les plus attendues par les gros actionnaires sont souvent prises sans que l’«opinion» s’y intéresse vraiment (ou qu'on l'y intéresse)...

Avec la réforme de la fiscalité des dividendes - principalement les revenus versés par les entreprises à leurs actionnaires - qui vient d’être votée par le Parlement, il sera possible, à compter de 2008, de soumettre les sommes perçues au prélèvement libératoire, quelle que soit la nature des sommes touchées. Et pour faire bonne figure, il a été décidé de porter ce taux de prélèvement de 16% à 18%. Mais il faut savoir qu'avant la réforme, les dividendes perçus au titre des actions détenues dans une entreprise étaient mentionnés sur la déclaration de revenus et imposés à un taux réel de 24% pour les plus hauts d'entre eux.

Bravo Bercy : on augmente le taux annoncé d’imposition (de 16 à 18%) mais on baisse le taux réel pour les hauts revenus (de 24 à 18%), et le tour est joué !

Cette réforme, qui vise en fait à satisfaire les gros porteurs (qui a dit Arnaud Lagardère ?) et est passée comme une lettre à la poste, se traduit pour nos amis les plus riches (dont le salaire est souvent de l’argent de poche, comparé aux montants perçus lors des distributions) par une baisse de 25% de la somme versé au fisc. Et qu’apprend-on ? Que ce très cher Bernard Arnault a touché la coquette somme de 327 millions d’euros de dividendes en 2007 – oui, vous avez bien lu : 327 millions, ce n’est pas une erreur – et qu’il n’y a pas de raisons de croire qu’il touchera moins en 2008, en 2009 et en… etc, etc, etc, etc. Donc dès l'année prochaine, M. Arnault réalisera une économie potentielle d’impôt de 19.560.000 € soit 1.000 ans de salaire annuel d’un Français !

Et on nous parle de réduire les déficits !?!

(Source : Bakchich.info)

=> ÇA CONTINUE ! L'Assemblée vient d'entériner la suppression de l'impôt de Bourse, une mesure qui prendra effet d'ici 2009 : lire en commentaire…