Amendement Marini : le vrai visage de Martin Hirsch

Vendredi, 12 Décembre 2008 14:01
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Interrogé par Le Parisien au sujet de la suppression de la demi-part aux contribuables qui ont élevé seul(e)s leur(s) enfant(s), le Haut commissaire aux solidarités actives ne dit pas qu'il est contre. Il estime simplement que «la question est de savoir si cet argent est bien utilisé»...

Alors que cet amendement — qui fait des remous même au sein de la majorité et doit être validé en commission mixte paritaire (7 députés, 7 sénateurs) lundi prochain — va grever le pouvoir d'achat de femmes seules issues des classes moyennes, Martin Hirsch ferme poliment les yeux.

Au lieu de s'interroger sur l'usage que font quelques millionnaires des sommes que leur reverse le fisc dans le cadre du bouclier fiscal (en 2007, 671 redevables disposant d'un patrimoine supérieur à 15,5 millions ont bénéficié de 68% des montants remboursés, soit 231.900 € en moyenne pour chacun d'eux), au lieu de défendre l'usage plus que raisonnable des sommes consenties par cette demi-part (400 € en moyenne, un vrai luxe !), aussitôt réinjectées dans l'économie réelle par des femmes qui, toute leur vie, ont perçu des salaires inférieurs aux hommes et, une fois à la retraite, perçoivent des pensions inférieures de moitié, Martin Hirsch se tait et trouve normal que l'Etat récupère de l'argent qui bénéficie aux plus faibles. Comble d'hypocrisie, il espère, simplement, que le gouvernement va bien l'utiliser !

Par contre, son cœur de Charity Man vibre et se réjouit de la prime de 200 € que Nicolas Sarkozy a décidé de verser, début avril, en soutien à la consommation des plus démunis. Flatteur en diable, il a déclaré : «Au total, sur l'année 2009, nous injecterons 800 millions d'euros pour cette prime, auxquels s'ajoute 1,5 milliard d'euros pour le RSA [dont on sait qu'il est nettement moins avantageux que le système actuel]. Face à la crise, poursuit-il, ce sont 2,3 milliards d'euros qui sont redistribués aux 25% des Français les plus modestes. La France est l'un des rares pays à le faire»... Avec Martin Hirsch, en phase avec l'UMP, les humbles doivent payer pour les pauvres : d'un côté, quelque 4 millions de femmes seules vont être privées d’1,7 milliard d'euros de pouvoir d'achat; de l'autre, quelque 4 millions d'allocataires de minima sociaux vont se partager les miettes d'un butin de 760 millions. Telle est sa conception du bon usage de l'argent.

Ainsi M. Hirsch nous prouve, une fois de plus, qu'il n'est que la «caution sociale» d'un gouvernement qui protège les nantis, spolie tous les autres, et achète le silence des exclus par la charité.

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Mis à jour ( Vendredi, 12 Décembre 2008 14:01 )