Des salariés de Chateaud’eau, filiale de Danone qui conditionne des bonbonnes dans leur usine de Passy, au cœur du très huppé 16e, sont en grève depuis le 31 mai et résistent aux pressions de leur direction.

Bien que le marché des fontaines d’eau pour les entreprises soit en pleine expansion et surtout très rentable, ces ouvriers sont payés tout juste au-dessus du Smic (1.294 € brut) et leurs salaires sont bloqués depuis 2004 malgré l'augmentation de la production et la pénibilité de leur travail (produits chimiques, manutention…). Pourtant, après lecture du bilan social de son entreprise, la déléguée CGT relève que les dix plus gros salaires de Chateaud’eau se sont octroyé des augmentations de 21% l’année dernière. «Et ça, ce n’est même pas parce qu’ils auraient fait des heures sup ou qu’ils auraient travaillé plus pour gagner plus !», ajoute-t-elle.

La coupe est pleine, et le bras de fer a commencé. Malgré les menaces de leur employeur qui tente par tous les moyens de sabrer leur mouvement, ils réclament une augmentation de leur salaire de base et combattent la perspective vantée par leur direction de ne gagner plus qu’à la condition de faire des heures supplémentaires, une fois entrée en vigueur la détaxation promise par le gouvernement Fillon. «Notre patron est très heureux de l’arrivée au pouvoir de Sarkozy, atteste la déléguée CGT. Il nous a expliqué qu’il fallait attendre le mois d’octobre et qu’à partir de là, avec la défiscalisation des heures sup, ils allaient offrir plus de fric à ceux qui voudraient en faire... Cela lui permet dans le même temps de faire des économies sur les salaires des CDD qui ne seraient pas reconduits.» Mais, vu la pénibilité du travail, les candidats aux heures sup ne se bousculent pas au portillon : «On veut gagner plus parce qu’on travaille déjà trop».

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