Embauches : Âgés et/ou Maghrébins s'abstenir !

Mercredi, 22 Novembre 2006 12:04
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C'est une enquête très intéressante qui vient d'être réalisée à l'initiative d'un professeur de la Sorbonne : le premier baromètre sur les discriminations à l'embauche. Un sujet souvent évoqué mais sur lequel aucune étude précise n'avait été jusqu'à présent effectuée.

Les auteurs de cette enquête ont envoyé plus de 6.000 CV, en réponse à un peu plus de 1.300 offres d'emplois. Les conclusions sont sans appel : non seulement la discrimination existe, mais elle est de plus en plus marquée.

Une discrimination plus marquée qu'avant

Pour la première fois, un baromètre de la discrimination à l'embauche vient d'être réalisé. Premier enseignement : elle touche en tout premier lieu les "seniors" et les personnes d'origines étrangères. Par exemple, les candidats à l'embauche qui ont plus de 48 ans ont trois fois moins de réponses positives. Trois fois moins de chance d'être convoqué à un entretien qu'un homme blanc de 28-30 ans disposant d'un nom et d'un prénom français. Les seules candidats pour qui la discrimination aujourd'hui est moins forte qu'avant sont les handicapés.

Un quinquagénaire qui postule pour un poste de commercial en région parisienne en 2004 avait déjà quatre fois moins de chance d'obtenir un entretien qu'un jeune. Aujourd'hui c'est presque huit fois moins. Ensuite la discrimination touche les maghrébins. Ils ont trois fois moins de chance qu'un "français de souche" comme on dit. Et ils sont particulièrement discriminés pour tous les postes à responsabilité. Un jeune d'origine Arabe a six fois moins de réponses positives si c'est un poste en contact avec la clientèle. En 2004, c'était cinq fois moins de chances d'être convoqué. Aujourd'hui - c'est alarmant - c'est vingt fois moins de chance qu'un garçon au patronyme français.

Bilan pour les 1.340 offres d'emplois analysées : parmi tous les CV envoyés pour tester les entreprises, 137 hommes de 48 ans, 132 personnes avec un nom d'origine étrangère, 112 handicapés et 109 femmes auraient pu porter plainte devant les tribunaux et potentiellement faire condamner le recruteur, puisqu'ils n'ont pas été convoqués alors que le jeune avec le même CV, lui, l'était.

(Source : RTL.fr)

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Mis à jour ( Mercredi, 22 Novembre 2006 12:04 )