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Zones franches urbaines : un bilan très mitigé

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Le président de la République tirait hier à Amiens le bilan de dix ans des zones franches urbaines. Créé pour développer l’emploi dans «les quartiers», le dispositif affiche ses limites.

Jacques Chirac était attendu par la population, hier devant le Safran, un centre culturel situé dans le quartier nord d’Amiens. Depuis quelques jours, l’éventualité d’un déplacement symbolique (le jour anniversaire de son intervention du 14 novembre 2005, trois semaines après la révolte des banlieues) était très commentée. Le président de la République a répondu à l’invitation de Gilles de Robien, ministre UDF de l’Éducation nationale et président de la métropole amiénoise, pour les dix ans de la zone franche urbaine validée en 1996 par Jacques Chirac. Le dispositif était censé «revitaliser» les quartiers en y attirant des entreprises de moins de 50 salariés, obligées d’embaucher 20% de main-d’oeuvre «locale». Dix ans après, «dans les 44 premières zones franches, le nombre d’entreprises a plus que doublé, estime Jacques Chirac. Au total, ce sont au moins 50.000 emplois qui ont été créés», selon lui. Mais dans cet ensemble urbain de 25.000 habitants, on n’est pas tout à fait certain de la «réussite» affichée par le gouvernement.

Maki Méraoumia, président de l’association des entreprises de la ZFU, insiste sur un phénomène qui, bien que marginal, existe : les «chasseurs de prime», ces entrepreneurs qui installent des «boîtes aux lettres» dans la zone incluse dans le dispositif pour récupérer les aides publiques. «Ils jouent avec l’argent public et ne renvoient pas une bonne image du monde de l’entreprise aux gens du quartier.» Cet «enfant du quartier», qui a monté une petite entreprise de neuf salariés dans la ZFU, vante les «compétences» des habitants, dont beaucoup «ont le bac», mais trouve un peu faible le dispositif sur un de ses points présentés comme essentiels - d’où la présence de Jean-Louis Borloo - l’emploi. «Je croise beaucoup de copains sans travail», expliquait-il au président de la République. Sur ce point, le quartier est représentatif de tous les autres : entre 40 et 60% de chômage chez les jeunes de 18 à 25 ans. Et même si Gilles de Robien se félicite des «1.249 salariés, répartis sur 149 entreprises» de «sa» ZFU, il concède seulement 755 créations nettes, dont les 626 d’un call center où «il faudrait regarder les conditions de travail et de salaire», s’emportait le député PC Maxime Gremetz. Et quand bien même ces emplois seraient créés, stables et bien rémunérés, ils ne représenteraient que 20% du total pour les habitants du quartier ciblé, soit 250.

Jacques Chirac affirmait hier avoir voulu les zones franches urbaines parce qu’il avait la «conviction que les difficultés des quartiers ne pouvaient être résolues avec les seules politiques sociales». D’où les cadeaux fiscaux consentis aux entreprises qui s’y installaient, sans développer l’emploi autant qu’annoncé. Hier, le président de la République a poursuivi dans le même élan, réclamant un «bouclier social» pour les petites entreprises afin que leurs charges sociales soient calculées au prorata de leur chiffre d’affaires. «Pour ces très petites activités, il y aura maintenant une déclaration fiscale et sociale unique. Désormais, chacun aura l’assurance que pour chaque euro gagné et déclaré il n’aura pas plus de 14 centimes de cotisations sociales pour les commerces, et pas plus de 24 centimes pour les services», a-t-il déclaré. Avec ce dispositif, Jacques Chirac espère «100.000 emplois créés». Et surtout, il entend à la fois s’attirer la sympathie des «quartiers» et des petites entreprises.

Au cours d’un bain de foule, le candidat Chirac a d’ailleurs testé sa cote auprès de ses électeurs potentiels, s’il se présentait à sa propre succession. Photos, autographes, petits mots gentils et promesses - «Vous écrirez à Gilles de Robien, qui me transmettra, c’est promis». Comme avant chaque campagne, c’est le retour de «Serre-la-louche».

(Source : L'Humanité)

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