9e manifestation annuelle contre le chômage et la précarité : notre reportage

Mardi, 11 Octobre 2011 12:25
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Samedi, de Stalingrad à place Clichy, un millier de chômeurs et précaires ont défilé, soutenus par quelques élus de la République. Bien évidemment, nous y étions.

Depuis sept ans qu'Actuchomage existe, c'est bien la première fois qu'il y avait aussi peu de participants à cette manifestation annuelle, malgré l'organisation d'un pique-nique fort sympathique qui permettait d'échanger, puis la traversée en musique de quartiers populaires.

Plus le chômage et la précarité gangrènent la société, moins ses victimes osent se montrer pour clamer leur colère. Ce que nous déplorons. Le constat est terrible : la politique de culpabilisation des chômeurs porte ses fruits, les gens sont de plus en plus abattus, pour ne pas dire tétanisés, et se demandent à quoi il sert de se mobiliser. Nous sommes en plein dans la stratégie du choc décrite par Naomi Klein dans son excellent livre du même nom...

Peut-être aurait-il fallu organiser une distribution sauvage de billets de 500 € pour les attirer. Malheureusement, les associations de chômeurs et de précaires sont aussi désargentées que ceux pour qui elles se battent. Et le jour où elles disparaîtront, faute de moyens financiers mais surtout humains (car si vous avez besoin d'elles, elles ont besoin de vous), le rempart — déjà mince — va céder, et l'OCDE aura gagné.

L'OCDE, qui écrivait en 2006 : «Les réformes structurelles qui commencent par générer des coûts avant de produire des avantages, peuvent se heurter à une opposition politique moindre si le poids du changement politique est supporté dans un premier temps par les chômeurs. En effet, ces derniers sont moins susceptibles que les employeurs ou les salariés en place de constituer une majorité politique capable de bloquer la réforme, dans la mesure où ils sont moins nombreux et souvent moins organisés.» (Perspectives de l’Emploi - “Stimuler l’emploi et les revenus”)

«Nous aurons le sort que nous méritons», disait un militant d'AC! en 2004, à l'époque des Recalculés. Sept ans après, au cœur de l'une des plus graves crises de l'histoire du capitalisme, on se demande quel électrochoc poussera enfin les sacrifiés du système à passer à l'action avant qu'il ne soit trop tard.

Si les principaux concernés, toujours plus nombreux, n'ont pas fait le déplacement en cet automne 2011, ce ne fut pas le cas de plusieurs élus qui n'ont pas rechigné à défiler avec nous :



Merci aux valeureux et valeureuses qui sont tout de même venus.
Quant aux innombrables absents, nous espérons que le proverbe «Il faut se méfier de l'eau qui dort» se vérifiera un jour.
Et merci à Pili pour ces images.

SH

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Mis à jour ( Mardi, 11 Octobre 2011 13:17 )