Les grèves sont en baisse constante

Vendredi, 22 Juin 2007 10:42
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Alors que Nicolas Sarkozy entend s'attaquer au droit de grève des salariés par le biais de l'instauration d'un service minimum, il est bon de rappeler que, contrairement à ce qu'on veut nous faire croire dans les JT, les conflits sociaux n'ont cessé de se raréfier depuis les années 80.

A part dans quelques secteurs comme les transports urbains & ferrovaires où elle est très médiatisée, partout ailleurs la conflictualité recule, selon une étude sur "Les conflits du travail en 2004" (Premières informations-Premières synthèses) du ministère du Travail publiée le 14/11/2005.

=> Dans le secteur public d'Etat, il y a eu 374.000 jours de grève en 2004. Soit dix fois moins qu'en 2003.
=> La durée moyenne des conflits baisse dans le privé. Entre 2001 et 2004, elle est passée de 4 jours par gréviste à 3.
=> Le nombre de jours de grève a chuté de près de 50% depuis 2001.
=> Malgré un pic de 1999 à 2001, le nombre de conflits fléchit de 11% par an.

Le principal facteur déclenchant demeure la question des salaires, suivi de près par celle des conditions de travail. Mais la destruction progressive des droits sociaux, l'arrêt des négociations sur les 35 heures, la désaffection syndicale et la hausse du chômage contribuent largement à ce recul.

Ignorance et mauvaise foi. Alors quand Madame Michu, interrogée par des journalistes peu scrupuleux qui usent du micro-trottoir pour illustrer leur sujet de JT en guise d'information, se plaint avec mépris du phénomène qu'elle ressent à tort comme beaucoup trop fréquent, elle se trompe ! Et dans les journaux télévisés, on se garde bien de relever le niveau... Pourtant, la SNCF reconnaît que sur 6.000 incidents ayant occasionné ou des retards ou des annulations de trains, seuls 2% sont imputables aux mouvements sociaux, 28% relèvent d’avaries matérielles et le reste de sa gestion interne. D'ailleurs, les associations d’usagers affirment elles-mêmes que l’instauration du service minimum n’est pas leur priorité. Ce qu’elles réclament, c’est un service public de qualité qui allie au quotidien la régularité, la sécurité et la fiabilité.

Mais nous sommes entrés dans l'ère de la désinformation de masse, pratiquée avec zèle au service d'un président de la République qui a été élu sur la base d'une stigmatisation virulente et répétée à l'encontre de certains Français, qu'il accuse aujourd'hui de «pensée unique» quand ils osent, tout simplement, défendre leurs droits.

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Mis à jour ( Vendredi, 22 Juin 2007 10:42 )