Après l'embrasement des banlieues, celui des ANPE et des Assedic ?

Mercredi, 25 Janvier 2006 22:01
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Serait-ce le début d'une épidémie ?

L'ANPE DE LESPINET RAVAGÉE PAR LES FLAMMES (Source : La Dépêche du Midi du 23/01/06)

Les décombres fument encore avenue des Herbettes, à Toulouse. Le mur de côté est par terre et le toit du bâtiment de l'agence nationale pour l'emploi de Toulouse-Lespinet menace de tomber. «La structure du bâtiment a beaucoup souffert de la chaleur. Elle est très fragile», prévient le commandant Patrice Gerber. Cette fragilité interdit l'accès. Même les policiers, venus réaliser les premières constatations, se méfient. Le commandant Gerber a commandé le dispositif de lutte. Une heure d'effort pour trente-cinq pompiers. «Quand la première équipe de secours est arrivée, les flammes avaient déjà gagné tout le bâtiment», prévient le commandant.

L'alerte a été donnée à 5h40 et il a fallu une heure aux pompiers pour maîtriser les flammes. Cinq lances, une pour chaque façade d'une agence de 450 m2 plus une sur la grande échelle pour arroser les flammes par le haut ont été nécessaires. «Techniquement, ce n'est pas un feu très délicat puisqu'il n'y a aucune maison où construction à proximité. En revanche, c'était un feu violent», souligne encore l'officier. Il est trop tôt pour envisager les causes du feu. Les techniciens du laboratoire de police scientifique doivent venir sur place ce matin. Leurs constatations, et sans doute celle d'un expert spécialisé, seront nécessaires pour déterminer l'origine du sinistre. Rien, en tout cas, ne privilégiait hier matin un feu criminel plus qu'un sinistre accidentel.

L'enquête devra donc le déterminer mais déjà, ce sinistre pose de sérieux problèmes à l'ANPE. À Lespinet, trente-cinq personnes gèrent plusieurs milliers de chômeurs domiciliés dans le sud-est de Toulouse. «Tous ceux dont le code postal est 31400», prévient Sylvie Espagnolle, membre du comité d'hygiène et de sécurité et qui travaille sur place. Des milliers d'inscrits et des centaines de visiteurs chaque semaine. «De plus en plus avec le suivi personnalisé. L'incendie a tout détruit. L'informatique, en réseau, a dû conserver l'essentiel mais cela va forcément pénaliser le fonctionnement», s'inquiète Sylvie Espagnolle. Hier matin, sur place, le directeur régional adjoint cherchait des solutions «au moins pour assurer un minimum d'accueil. Peut-être dans les locaux des Assedic». Ils sont sur le même terrain, à cinquante mètres.

La direction a déjà prévu de se trouver sur place tôt ce matin pour accueillir les employés, déjà inquiets de l'ambiance actuelle et pour gérer avec les moyens du bord la visite des personnes convoquées ce matin.

Un incendie qui tombe mal

Sylvie Espagnolle peine à retenir ses larmes. Déléguée CGT, l'employée de l'agence de Toulouse-Lespinet découvre son agence réduite en cendres. «Ce sinistre tombe particulièrement mal, estime la membre du CHCT. Ces dernières semaines, plusieurs agents de l'ANPE ont été agressés physiquement dans la région Midi-Pyrénées. Six depuis octobre et encore deux la semaine dernière. Des agences ont brûlé à Mazamet et à Bordeaux. Maintenant ici. Même si on ne connaît pas l'origine, cela ne va pas arranger un climat déjà très lourd».


INCENDIE CRIMINEL DANS UNE ANTENNE ASSEDIC DE LENS (Source : NordNet.fr du 24/01/06)

Un incendie d'origine très probablement criminelle a provoqué d'importants dégâts dans la nuit de lundi à mardi dans un bâtiment hébergeant l'antenne Assedic de Lens (Pas-de-Calais), sans toutefois faire de victime, a-t-on appris mercredi de source policière. L'incendie s'est déclaré vers 2H30 à l'accueil de l'antenne Assedic et s'est propagé rapidement au rez-de-chaussée avant d'être circonscrit par les pompiers environ une heure après, a-t-on ajouté de même source. Selon la police, la thèse d'origine criminelle "ne fait pas de doute" d'autant plus qu'un tag portant la mention "tiens, t'es radié", a été inscrit sur la façade du bâtiment, qui abrite divers bureaux outre l'antenne Assedic.

"Le matériel informatique situé au rez-de-chaussée a été totalement détruit par les flammes. La fumée et l'eau utilisée par les pompiers ont endommagé le premier étage où se trouvaient des dossiers", a précisé Cyril Suquet, porte-parole de l'Assedic du Pas-de-Calais. Selon lui, "il n'y a pas eu effraction". Le ou les auteurs de cet incendie ont probablement utilisé "la boîte aux lettres ou une borne interactive située à l'entrée" pour allumer le feu. L'enquête a été confiée à la sûreté départementale du Pas-de-Calais.

Les allocations pourront toutefois être versées normalement aux demandeurs d'emploi, les données informatiques étant centralisées au niveau national, a assuré M. Suquet. Les chômeurs nécessitant un entretien seront dirigés sur l'antenne de Liévin (Pas-de-Calais), située à proximité de Lens.


=> Une ANPE de Caen a aussi été la proie des flammes mercredi soir : lire en commentaire.



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