Actu Chômage

mercredi
24 avril
Taille du texte
  • Agrandir la taille du texte
  • Taille du texte par defaut
  • Diminuer la taille du texte
Accueil Mobilisations, luttes et solidarités Monsieur SAPIN : Au travail sur la question des droits !

Monsieur SAPIN : Au travail sur la question des droits !

Envoyer Imprimer
Communiqué du SAF (Syndicat des Avocats de France). Dans une réponse ministérielle du 4 juin 2013, Monsieur le ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, illustre sa profonde méconnaissance des droits des chômeurs.
Interrogé sur le sort des indemnités versées par Pôle Emploi à un ancien salarié licencié pour motif économique qui voit ensuite son licenciement annulé aux Prud'hommes, Monsieur Sapin répond qu'il est bien naturel que le chômeur rembourse la différence entre les allocations versées dans le cadre du contrat de sécurisation professionnelle (dispositif applicable en matière de licenciement économique qui prévoit des aides complémentaires) et l'allocation d'aide au retour à l'emploi (dispositif de droit commun) dont il aurait bénéficié en l'absence de licenciement économique.

Le SAF (Syndicat des Avocats de France) entend réagir à cette réponse qui est contraire au droit applicable et qui ne fait que traduire une ignorance trop répandue à l'égard des droits des chômeurs.

Dans un arrêt du 12 juin 2012, la Cour de Cassation a déjà eu l'occasion d'indiquer qu'en l'absence de motif économique, c'est à l'employeur (et non au salarié) de rembourser les indemnités de chômage indûment versées.

Il ne s'agit là que de l'application de l'article L1235-4 du Code du Travail qui prévoit qu'en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse ou de licenciement économique nul, le juge ordonne à l'employeur de rembourser à Pôle Emploi les indemnités indûment versées dans la limite de six mois.

Curieusement, Pôle Emploi ne se manifeste quasiment jamais devant les Conseils de Prud'hommes pour se prévaloir de ce texte, préférant attendre la fin du procès engagé par le salarié pour recalculer ses droits et réclamer des indus au chômeur parfois arrivé en fin de droits qui aura alors les plus grandes difficultés à rembourser.

Ainsi, plutôt que de laisser se généraliser ces pratiques opaques de recouvrement d'indus à l'encontre des travailleurs privés d'emploi, le SAF invite Pôle Emploi et les Conseils de Prud'hommes à appliquer l'article L1235-4 du Code du Travail, susceptible de constituer une source de financement plus utile que jamais à l'accomplissement par Pôle Emploi de ses missions de service public.

Le SAF rappelle également qu'il est impératif que le législateur étende les cas d'application de l'article L1235-4 du Code du Travail à toutes les situations de ruptures jugées illégales.

Il n'est en effet pas tolérable qu'un employeur ne puisse être condamné à rembourser Pôle Emploi suite à un licenciement jugé nul du fait d'un harcèlement sexuel, moral, ou suite à une discrimination, uniquement parce que le texte ne prévoit cette possibilité que pour les licenciements sans cause réelle ni sérieuse ou prononcé en violation des règles sur le plan de sauvegarde de l'emploi.

Les avocats du SAF, engagés dans la défense des travailleurs qu'ils aient ou non un emploi, appellent donc Monsieur Sapin en tant que ministre de tutelle de Pôle Emploi, à se montrer plus respectueux des droits des chômeurs et à prendre les mesures nécessaires afin que Pôle Emploi puisse assurer son financement en recouvrant les sommes auprès de l'employeur, seul responsable d'une perte d'emploi injustifiée.

Paris le 5 juillet 2013.

Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Dimanche, 24 Novembre 2013 00:09 )  

Votre avis ?

Les forums d’Actuchomage rouvrent leurs portes le 12 octobre. Ça vous inspire quoi ?
 

Zoom sur…

 

L'ASSOCIATION

Présentation de l'association et de sa charte qui encadre nos actions et engagements depuis 2004.

 

ADHÉRER !

Soutenir notre action ==> Si vous souhaitez adhérer à l’association, vous pouvez le faire par mail ou par écrit en copiant-collant le bulletin d’adhésion ci-dessous, en le ...

 

LES FONDATEURS

En 2004, une dizaine de personnes contribuèrent au lancement de l'association. Elles furent plusieurs centaines à s'investir parfois au quotidien ces 16 dernières années. L'aventure se pou...