Les conseillers alloués à ce suivi totalement dématérialisé auront en charge un portefeuille qui pourrait atteindre jusqu'à 250 chômeurs. On se demande comment ils vont s'en sortir...

On le sait bien, les "nouvelles technologies de l'information et de la communication" ne soulagent pas forcément ceux qui les utilisent. On connaît déjà les effets de la dématérialisation des courriers de Pôle Emploi pour certains chômeurs; et pour certains agents, le traitement des réclamations générées par ses couacs est autant de "gains de productivité" perdus (alors que le but était d'en gagner).

Or les chômeurs concernés par ce futur suivi 100% web, jugés "autonomes" et qui devront être solidement équipés en informatique, auront aussi des questions, des hésitations, des besoins en formation... C'est plus facilement qu'ils solliciteront leur conseiller via le bouton contact de leur "espace personnel". La charge de travail ne va donc pas baisser. De plus, ce que la direction de Pôle Emploi ne dit pas, c'est que ce suivi permettra de servir de fourre-tout et englober des chômeurs jugés "incasables"...

A partir de décembre, sept régions pilotes — Alsace, Auvergne, Haute-Normandie, Ile-de-France, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et PACA — vont tester cet accompagnement à base d'e-mails, de chats, de téléphone ou de webcam. Les demandeurs d'emploi qui participeront à l'expérimentation devront être volontaires. Si les tests sont probants, le dispositif sera étendu progressivement au reste de la France à partir de juillet 2014.

Mais des zones d'ombres demeurent... Rater un rendez-vous en ligne ou au téléphone pourra-t-il entraîner une radiation comme pour les rendez-vous physiques ? Quelles modalités de contrôle s'appliqueront à ces chômeurs ? Et si leur équipement tombe en panne ? La direction de Pôle Emploi n'en dit rien.

A suivre, donc.

SH


A (re)voir : «Les Infiltrés», meilleur reportage jamais réalisé à ce jour sur Pôle Emploi

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