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Les services, prochaines victimes des délocalisations

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C'est ce qu'anticipe un universitaire français. La France et l'Europe sont concernés. Il reproche aux pouvoirs publics de ne pas avoir tiré les leçons du passé.

Au tour des services ? Depuis 1980, l'industrie française a détruit près de 2 millions d'emplois, selon une étude désormais tristement célèbre de la Direction générale du Trésor et de la politique économique (DGTPE) parue en 2010. Selon ce document, sur la période 2000-2007, 63% des destructions d'emplois, soit 282.000 postes à temps plein, s'expliquent par la seule concurrence étrangère, contre moins de 45% sur l'ensemble de la période d'étude.

Malheureusement, ce phénomène pourrait bien se propager dans les services qui, selon l'Insee, employaient 20,5 millions de personnes en 2010, soit 78% des emplois dans le secteur privé. Certains secteurs du tertiaire sont déjà concernés : on peut citer la saisie informatique et les centres d'appel téléphoniques. La décision récente du Syndicat des transports publics d'Ile-de-France (STIF) de transférer un de ses services d'assistance téléphonique à un sous-traitant en partie installé au Maroc illustre cette tendance, légalisée par les directives européennes.

Un phénomène qui prend de l'ampleur

Selon Mouhoud El Mouhoub, professeur d'économie à l'université de Paris-Dauphine et au CNRS, cette tendance pourrait bien prendre de l'ampleur au cours des prochaines années. «On a longtemps pensé que les services étaient protégés de la concurrence des pays à bas salaires. Or, il est plus facile de transférer une activité de services qu'une activité industrielle car il n'y a pas de coûts de transport liés au rapatriement des produits réimportés, de coûts de coordination. En France, 5% des emplois dans le tertiaire sont facilement délocalisables. En Europe, ce sont 30% des emplois qui pourraient être transférés à l'étranger au cours des prochaines années», a-t-il estimé lors de son audition jeudi, à l'Assemblée nationale, dans le cadre de la Mission d'information sur les coûts de production en France présidée par le député UMP Bernard Accoyer.

«Le problème, c'est que les pouvoirs publics en France et en Europe n'anticipent absolument pas ce phénomène. Aucun enseignement n'a été tiré de l'histoire récente de l'industrie qu'on a voulu sauver avec des plans sectoriels qui n'ont pas marché», poursuit l'universitaire, citant notamment le plan textile lancé en 2008 et sensé limiter les dégâts occasionnés par l'accord multifibre qui signait, dès le 1er janvier 2005, la fin de l'accord sur les textiles et les vêtements. «Les actions publiques sont inefficaces une fois que le choc sur les territoires s'est produit. C'est la raison pour laquelle le crédit d'impôt à la relocalisation en vigueur depuis 2004 n'a jamais été réclamé par une entreprise. Quant à la prime à la relocalisation créée en 2010, dotée d'un budget de 200 millions, elle n'a pas le succès escompté», continue le professeur qui propose à la puissance publique de se concentrer ses efforts sur les hommes, et donc sur la formation pour améliorer leur employabilité, plutôt que sur les entreprises souvent condamnées.

Vite, la croissance !

Reste un espoir : la relocalisation des industries qui ont été transférées ces dernières années dans les pays à bas salaires. «Une partie de ces délocalisations a été motivée par la seule volonté de coller à la demande sur des marchés en forte croissance. Il suffirait que la croissance reparte en Europe pour que les entreprises reviennent sur le Vieux Continent. Tant que l'activité reste atone, l'industrie continuera à perdre des emplois», avance Mouhoud El Mouhoub.

(Source : La Tribune)

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