Johnny Hallyday écrabouille 41.300 chômeurs !

Mardi, 28 Août 2012 12:03
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«Douce France, cher pays de mon enfance, bercée de tendre insouciance…», disait la chanson. Une ritournelle légère resservie à l’unisson par le chœur des médias, le 27 août, qui ont placé au sommet de l’actualité les soucis du pauvre Johnny Hallyday. Et ceux des 41.300 nouveaux chômeurs de catégorie A apparaissent comme quantité négligeable.

«Ah que !» c’est réconfortant de se faire soigner dans les hôpitaux français (celui de Pointe-à-Pitre à la Guadeloupe et celui de Fort-de-France à la Martinique). Puis, une fois le diagnostic établi, de regagner ses pénates à Saint-Barth (où Johnny possède une somptueuse villa) ou à Los Angeles (où il réside quand il n’est pas exilé fiscal en Suisse), en jet privé à 10.000 euros l’heure de vol.

Eh oui, la France a du bon quand il s’agit de se faire hospitaliser en urgence, aux frais de la Sécurité sociale. Sacré Johnny, il est impayable… comme ses impôts ! 

TF1 en tête, les médias nous ont offert en prime time un grand show ce lundi 27 août, en s’attardant sur l’état de santé du chanteur victime… d’une bronchite, d’après son entourage.

Télescopage de l’actualité, on apprenait le même jour que 41.300 personnes s’étaient inscrites à Pôle Emploi en juillet, et ce dans la seule catégorie A. Mais cette épidémie n’a pas «allumé le feu» des éditorialistes qui ont vite fait de l’étouffer.

Et, en ce 28 août, les visages des 41.300 nouvelles victimes de la crise pointent aux abonnés absents à la Une des quotidiens, quand le portrait de notre Rocker millionnaire s’y étale. «Quoi ma gueule ?», elle mérite bien une telle couverture presse !

Il se dégage de ce traitement «merdiatique» une odeur nauséabonde, de celles qui se répandent au plus profond de notre société pourrie et gangrenée par la pipolisation. Le «bon Peuple des moutons de Panurge» préfère s’attendrir sur les bobos et déboires de quelques privilégiés quand des dizaines de milliers, des centaines de milliers, des millions de familles, s’enfoncent inexorablement dans la précarité (et pour beaucoup, dans la pauvreté).

«Mêêêêêêê !» Y’a pas de «mais» !

Yves Barraud pour Actuchomage

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Mis à jour ( Jeudi, 06 Septembre 2012 22:11 )