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Accueil La revue de presse Mort sociale pour les uns, éreintement pour les autres : le coût humain de la crise

Mort sociale pour les uns, éreintement pour les autres : le coût humain de la crise

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Tandis que des millions de chômeurs sont contraints à l'inactivité, 92% de ceux qui travaillent disent souffrir d'épuisement professionnel dans leur emploi actuel et 19% se déclarent en état d'épuisement permanent. Désastreux !

Selon une étude réalisée par Consumer Analysis pour le compte du cabinet CareerBuilder, leader mondial en solutions de gestion du capital humain, plus de neuf salariés français sur dix (92%) déclarent souffrir d’épuisement professionnel dans leur emploi actuel, et 19% d’entre eux disent être en état d’épuisement permanent. «Alors que les personnes en recherche d’emploi sont confrontées à un marché du travail hautement concurrentiel, les normes du monde du travail après la récession ont changé avec des effectifs réduits, des horaires plus longs et une charge de travail accrue, ce qui pèse sur les personnes ayant actuellement un travail», explique le cabinet de conseil.

Une augmentation récente de la charge de travail

Plus de la moitié (52%) déclarent que leur niveau de stress a augmenté au cours des six derniers mois. Ils sont 56% à constater un accroissement de leur charge de travail depuis le début de l’année, 14% d’entre eux déclarant qu’elle a même beaucoup augmenté.

«Les difficultés économiques en France et en Europe ont forcé les entreprises à essayer de maintenir les niveaux de productivité d’avant la récession avec des effectifs réduits. La pression pour faire plus avec moins de ressources a eu un impact sur le moral sur le lieu de travail. Les entreprises risquent d’avoir à subir une rotation importante des travailleurs et de perdre leurs employés les plus performants lorsque l’économie se redressera», explique Frédéric Woldanski, le directeur général de CareerBuilder France.

Un salarié sur trois désire changer d’employeur

Autre enseignement de cette étude, 67% des travailleurs français se déclarent loyaux envers leur employeur, 30% se sentent surqualifiés pour leur poste actuel, et 35% se disent prêts à changer de travail au cours des douze prochains mois.

Sur ces trois points, les comparaisons avec le Royaume-Uni et l’Allemagne sont instructives. «Lorsqu’on observe les trois principaux marchés d’Europe, on constate que les travailleurs britanniques sont les plus nombreux à se déclarer surqualifiés pour leur emploi actuel et sont les plus enclins à changer de travail au cours des douze mois à venir. Les travailleurs français sont les plus susceptibles de se déclarer en état d’épuisement permanent et d’avoir vu leur charge de travail augmenter au cours des six derniers mois», constate l’étude. Enfin, si les travailleurs allemands sont les plus enclins à signaler des niveaux de stress accrus, ils sont également les plus loyaux envers leur employeur.

(Source : La Tribune)


NDLR : Quand, au boulot, on vous presse comme un citron sous prétexte que "vous avez la chance d'avoir un travail" et que dans votre entourage, vous voyez de plus en plus de gens se retrouver au chômage, la "loyauté" a ses limites, pardi !
Quant aux salariés qui "se disent prêts à changer de travail au cours des douze prochains mois", ils ne savent pas ce qui les attend... Les entreprises n'embauchent quasiment plus et quand elles le font, elles proposent essentiellement des contrats précaires et/ou des rémunérations dégradées tandis que, fin 2011, la durée moyenne d'inscription au chômage s'élevait à 359 jours. Changer de travail actuellement alors que les destructions de postes ont repris de plus belle et que la règle est partout la même — faire autant sinon plus avec toujours moins —, c'est tomber de Charybde en Scylla !

Le plus inquiétant dans cette affaire (et que l'étude de ce "leader mondial en solutions de gestion du capital humain" n'évoque pas, préférant noyer le poisson avec une supposée "loyauté" vis-à-vis de l'employeur qui tombe comme un cheveu sur la soupe !), c'est le désastre sanitaire qu'induit ce criant déséquilibre. Privés d'emploi désespérés ou salariés complètement éreintés, une forte détérioration de la santé physique et morale menace une population grandissante. Le coût humain est lourd, le coût financier — notamment, dépenses de maladie — le sera aussi. Tout ça à cause d'une minorité d'incompétents et de malfaisants qui font, avec la plus intolérable violence, payer leurs erreurs à une majorité d'innocents.

Sommes-nous condamnés à ça ?



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