Goldman Sachs, grand gagnant de la crise de la dette grecque

Samedi, 10 Mars 2012 06:52
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Deux journalistes de l'agence Bloomberg révèlent que le maquillage des comptes du pays en juin 2001 a rapporté 600 millions de dollars à la banque d'affaires américaine.

Ces révélations ont été rendues possibles par les premiers témoignages publics de deux personnages-clés de la transaction qui a permis à la Grèce dissimuler à ses partenaires européens l'ampleur de son endettement : Christoforos Sardelis, responsable du bureau de gestion de la dette à Athènes entre 1999 et 2004, et Spyros Papanicolaou, son successeur de 2005-2010.

Une endettement qui a presque doublé en quatre ans

Au cœur de l’engrenage : un accord de «swap» conclu avec la banque d’affaires Goldman Sachs en juin 2001. En pratique, l’opération consistait à échanger la dette contractée par la Grèce en dollars et en yens contre un prêt en euros auprès de Goldman Sachs. Un échange réalisé en utilisant un taux de change «fictif, historique», explique les auteurs de l’enquête.

Cela avait pour effet mécanique de «faire disparaître environ 2% de la dette grecque de ses comptes nationaux», expliquent-ils. Et pour rembourser les 2,8 milliards d’euros empruntés à la banque, la Grèce a conclu un autre contrat de swap. Un montage de produits dérivés d’une complexité extrême dont les responsables grecs n’étaient pas capables de mesurer les dangers, de leur aveu même. En quatre ans, la dette ainsi contractée par la Grèce auprès de Goldman Sachs allait bondir de 2,8 milliards à 5,1 milliards d'euros.

«Des techniques utilisées par bon nombre de gouvernements européens»

Mais pour la banque, l’affaire a été plus que juteuse : selon Spyros Papanicolaou, «le jour de la conclusion de l’accord en 2001, le gouvernement devait à la banque environ 600 millions d’euros de plus que les 28 milliards qu’il avait empruntés».

Contactés par Nick Dunbar et Elisa Martinuzzi, les deux journalistes de l'agence Bloomberg, Goldman Sachs a refusé de confirmer ce montant. «Les swaps étaient l'une des techniques utilisées par bon nombre de gouvernements européens pour respecter les critères du traité de Maastricht», a répondu Fiona Laffan, porte-parole à Londres.

(Source : 20 Minutes)

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Mis à jour ( Samedi, 10 Mars 2012 06:58 )