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Chômage d'août : aucune amélioration

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On en a peut-être 2.000 en moins d'un côté, mais 20.200 en plus de l'autre ! Le nombre des inscrits à Pôle Emploi continue d'augmenter. Avec lui, celui des seniors et des chômeurs de longue durée.

Dure rentrée pour l'UMP, confrontée un peu partout aux échecs de sa politique.

Rayon chômage, on ne s'étendra pas sur l'officielle catégorie A qui affiche poussivement un recul de 2.000 inscrits en métropole pour un total de 2.754.500 privés d'emploi «sans activité aucune», 2.988.600 avec les DOM, soit une progression annuelle de 2,7%.

Quant aux chômeurs qui ont accepté des petits boulots faute d'emplois véritables, ils sont 20.200 de plus. La catégorie B (activité réduite inférieure à 78h/mois) compte 567.500 inscrits en métropole, soit une progression annuelle de 7,2%. La catégorie C (activité réduite supérieure à 78h/mois) en compte 826.200, soit une progression annuelle de 9,5%. Telle est la résultante d'un volume d'offres non seulement insuffisant, mais précaire à 90%.

Le total des catégories ABC — c'est-à-dire l'ensemble des demandeurs d'emploi «tenus d'accomplir des actes positifs de recherche» — s'élève à 4.148.200 en métropole, 4.412.700 avec les DOM, soit une hausse annuelle de 4,5%.

Seules les catégories D et E reculent, ce qui n'est pas bon signe non plus.

En effet, la catégorie D englobe 226.000 chômeurs (1.700 de plus qu'en juillet) non disponibles car en arrêt maladie ou en maternité, mais surtout en stage, en formation ou en convention de reclassement (bien que fraîchement licenciés, on rappelle que ces derniers sont considérés comme «stagiaires de la formation professionnelle»). Mais à l'année, on note un recul de 10,4%. Plus généralement, le taux de chômeurs qui accèdent à une formation reste désespérément faible — un vrai parcours du combattant pour ceux à qui on n'a pas dit “Il n'y a plus de budget !” — alors que le gouvernement met soi-disant le paquet dessus.

Et la catégorie E englobe 348.900 chômeurs (200 de plus qu'en juillet) non disponibles car en contrat aidé. A l'année, le recul est de 3%. Heureusement qu'il en reste un peu sous le capot pour améliorer les chiffres d'ici les présidentielles, n'est-ce pas ?

Le total des inscrits à Pôle Emploi, toutes catégories confondues, continue son inexorable progression. Fin août, les ABCDE de métropole étaient 4.723.100. Avec les DOM 5.009.400, soit une progression annuelle de 3,1%.

Pour parfaire le tableau, il faut y ajouter les 190.900 chômeurs âgés en DRE (la très mal nommée «dispense de recherche d'emploi» qui est, en fait, une dispense de pointage et de suivi mensuels), non catégorisés.

Et nous voilà avec 5,2 millions de “clients” ! Parmi eux :

Les seniors : en août, 9.800 seniors de 50 ans et + sont venus gonfler les effectifs des catégories ABC de métropole. Certes, c'est un peu moins que les mois précédents où les charrettes dépassaient 11 ou 12.000, mais au total ils sont 820.200, dont 425.900 femmes, pour une progression annuelle de 14,6%.

Les chômeurs de longue durée : toujours en catégories ABC, avec les DOM, on en compte au total 1.714.500, avec une progression annuelle moyenne de 9,3%. Quand on rentre dans le détail, on note que la hausse de ceux qui sont inscrits depuis + de 3 ans est de 19,8% à l'année, et qu'elle grimpe à 25,6% pour les inscrits depuis 2 à 3 ans.

Rajoutons à ces ABC quelque 345.000 inscrits de catégorie E — les chômeurs de longue durée étant le public-cible des contrats aidés — ainsi que les 200.000 seniors en DRE qui attendent la retraite, et l'on constate que 45% des inscrits à Pôle Emploi constituent un noyau dur de personnes en grande difficulté, dont 660.000 sont au RSA (+5,1% sur un an) et 320.000 à l'ASS (+12,7% l'an).

Il faut dire que l'ancienneté moyenne des inscrits en catégories ABC ne cesse de battre des records : elle est de 455 jours, soit deux de plus qu'en juillet. Quant à la moyenne d'inscription des sortants, elle est de 245 jours, soit cinq de moins sur le mois, ce qui n'en est pas moins énorme.

Et du côté des offres recueillies par Pôle Emploi, c'est toujours aussi laborieux : 304.200 seulement, DOM compris (+11,2% sur un an). «Le nombre d'offres d'emploi en CDI collectées par Pôle Emploi a diminué de 15% entre 2008 et 2010, selon une étude publiée cet été par l'opérateur public. Le rebond de 2010 (+14%) n'a pas compensé la chute de 2009 (-25%). Le nombre total d'offres collectées a, lui, baissé de 9% en deux ans», écrivait le mois dernier Les Echos. Dommage qu'on n'en sache pas plus sur la proportion des CDI dans le total... Il est clair qu'après une telle saignée, la pente est forcément dure à remonter.

Seule bonne surprise : les radiations administratives sont stables (-0,2% à l'année). On en a relevé 47.900 en juillet, soit un stupéfiant bond de 25% sur le mois. En août, il n'y en a eu "que" 42.600. La dématérialisation du courrier n'a visiblement pas eu l'impact néfaste que nous supposions... Par contre, les «cessations d'inscription pour défaut d'actualisation» (209.200, +3,3% à l'année), les 42.600 radiations administratives et les 52.200 mystérieux «autres cas» représentent toujours les deux tiers des sorties.
De l'autre côté, les fins de CDD (+6,4% à l'année) et les fins de mission d'intérim (+11,3%) représentent toujours le tiers des entrées.

Dans son Projet 2007 où il demandait à être jugé, au final, sur ses résultats, Nicolas Sarkozy avait écrit : «Depuis 25 ans, on vous dit que le plein emploi est impossible et que le chômage est une fatalité. Rien n’est plus faux. En cinq ans, nous pouvons atteindre le plein emploi, c'est-à-dire un chômage inférieur à 5% et un emploi stable à temps complet pour tous». Pas de bol : depuis que Nicolas Sarkozy s'est installé à l'Élysée, le nombre de chômeurs de catégorie A a explosé de plus de 675.000, et de plus de 1 million en incluant les catégories B et C.

En novembre 2010, The Economist écrivait : «Il y a deux manières de favoriser le retour au travail des chômeurs. L’une consiste à faire que la perspective d’un emploi devienne viable et attirante. L’autre est de rendre inconfortable ou précaire la vie de ceux qui reçoivent une allocation chômage». Notez que, depuis l'avénement du chômage de masse, c'est toujours la deuxième option qui prévaut... Le mois dernier, le directeur de la recherche économique de Natixis AM déclarait : «La seule possibilité d’amélioration des chiffres — et c’est ce qu’il va être intéressant de suivre —, c’est la gestion administrative des inscrits à Pôle Emploi : vous pouvez durcir les conditions, demander aux personnels de faire un peu plus de zèle dans le contrôle, etc. On a souvent vu cela par le passé — même si je ne dis pas que cela va se faire !» A suivre, donc.

La note mensuelle de la DARES/Pôle Emploi en pdf

SH

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Mis à jour ( Lundi, 26 Septembre 2011 23:04 )  

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