Le scandale des heures sup’ défiscalisées

Vendredi, 03 Juin 2011 09:54
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La seule mesure rescapée du "paquet fiscal" de Nicolas Sarkozy continue, plus que jamais, de nuire à l'emploi. Démonstration.

Les affaires ont repris du côté des heures supplémentaires subventionnées à coups d'exonérations sociales et fiscales massives depuis la loi Tepa (Travail, Emploi, Pouvoir d'Achat) d'octobre 2007. Bien qu'il manque encore 375.000 emplois par rapport au premier trimestre 2008 dans le secteur marchand, les salariés qui ont conservé leur poste malgré la crise ont effectué 1,5 million d'heures supplémentaires de plus qu'il y a trois ans…

Les 175 millions d'heures supplémentaires totalisées au cours du seul premier trimestre 2011 représentent l'équivalent de 382.000 emplois à temps plein. Autrement dit, si on en avait effectué la moitié seulement, on aurait pu combler déjà la moitié du retard pour revenir au niveau d'emploi d'avant la crise.

Quant aux exonérations de cotisations sociales correspondantes, leur coût a augmenté de 9% par rapport au premier trimestre 2008. Au moment où le gouvernement cherche à rééquilibrer les finances publiques, les quelque 4 milliards d'euros de dépenses annuelles que représente l'incitation à effectuer des heures supplémentaires plutôt que d'embaucher des jeunes et des chômeurs devraient constituer une cible privilégiée.

Avec la disparition annoncée du bouclier fiscal, il ne reste quasiment plus rien du "paquet fiscal" de 2007. Il est regrettable que la seule mesure qui subsiste, celle sur les heures sup’ défiscalisées, soit aussi la plus nocive pour l'emploi.

(Source : Alternatives Économiques)

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Mis à jour ( Jeudi, 30 Juin 2011 23:20 )