Chaque année, au printemps, fleurit l'Enquête BMO

Mardi, 05 Avril 2011 14:55
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La dixième édition de l'enquête annuelle sur les «besoins en main-d'œuvre» des entreprises affiliées à l'assurance-chômage fait état de 1.542.400 projets de recrutement dans les 386 bassins d'emploi français (métropole + DOM).

Publiée tous les ans depuis 2002, cette enquête, menée en partenariat avec le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), permet à l'Unedic de planifier ses budgets et ses actions à venir, l'objectif étant de se mettre au service des entreprises après avoir défini leurs besoins, de diriger les chômeurs sur les emplois offerts, et d'adapter le financement des formations aux métiers en mal de personnel.

L'Enquête BMO 2011 à télécharger en pdf


Comme chaque année, on le rappelle : il ne s'agit que d'intentions d'embauche. Pour vous donner une idée, en 2010, cette enquête avait fait état de 1,7 million de projets dont, au final, l'impact sur les chiffres du chômage ne s'est pas fait sentir... On se demande d'où sort la hausse de 1,1% annoncée, et partout reprise.

Sur les 1,6 million d'entreprises interrogées, seules 400.000 ont daigné retourner le questionnaire. On note tout de même un taux de réponse inégalé de 25% alors qu'habituellement, il n'a jamais dépassé 20%.

Des intentions en recul

Parmi ces bonnes volontés, seules 18% envisagent de réaliser au moins une embauche au cours de l'année (elles étaient 20% l'année dernière), ce qui est fort maigre !

Là-dessus, dans 40% des cas, il s'agirait de la création d'un nouveau poste tandis que, pour 34%, un surcroît d'activité est mentionné et, pour 45%, il s'agirait de remplacer un départ ou une absence.

Dans 45,3% des cas, le contrat proposé serait à durée indéterminée. Mais la réalité, c'est que 39% de ces anticipations d'embauche concernent des contrats saisonniers (+1% par rapport à 2010), dont un quart dans le secteur agricole.

Sans surprise, les métiers de l'hôtellerie-restauration, de l'agriculture, du secteur sanitaire et social et des services à la personne sont les profils les plus recherchés. On trouvera également des "opportunités" dans les services aux entreprises sur des postes opérationnels et peu qualifiés (agents d'entretien, de sécurité…). En gros, les diplômés peuvent aller se rhabiller !

Les sempiternelles "difficultés de recrutement"

Sans surprise, une partie de ces employeurs se plaint de "difficultés de recrutement" alors qu'avec 5 millions de chômeurs, ils n'ont que l'embarras du choix : cette année, ils sont 38% et on les trouve notamment dans la construction, la métallurgie, les industries manufacturières et le secteur du commerce. A noter que, l'année dernière, ils étaient 40% à pleurnicher. En 2009, 43%. En 2008, 51%.

Comme d'habitude, les principales difficultés invoquées sont liées à l'inadéquation du profil des candidats au poste par manque d'expérience, de diplôme… ou de motivation (vu les salaires proposés, ce n'est pas étonnant ! Seuls 0,4% de ces lamentins envisagent d'en proposer de meilleurs pour attirer la main d'œuvre !).

Conclusion : selon ces entreprises, la formation s'impose comme la première solution aux difficultés d'embauche rencontrées. C'est donc à Pôle Emploi, qui assume déjà la prise en charge financière des victimes du chômage, de mettre en œuvre des actions visant à satisfaire les critères d'employeurs qui ne font plus l'effort d'intégrer et de former eux-mêmes leurs collaborateurs...

Enfin, ceux qui ne recruteront pas évoquent clairement une conjoncture défavorable et n'attendent pas d'amélioration notable avant 3 ou 5 ans. La crise est donc loin d'être terminée. C'est pourquoi la majorité des entreprises interrogées font le dos rond : tablant sur la stabilité de leur situation, elles jouent le statu quo.

SH

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Mis à jour ( Samedi, 09 Avril 2011 15:50 )