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Accueil La revue de presse Le RSA plutôt que le Smic

Le RSA plutôt que le Smic

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Sarkozy veut-il éliminer le Smic ? Oui, et ça fait un moment qu'on le dit. Même s'il n'aura pas le temps de l'achever d'ici 2012, il a ouvert la brèche. Puisque notre amie Elsa Fayner s'empare de la question sur son blog Et voilà le travail, nous en remettons une couche.

Avec le choix qui a été fait pour 2011 de ne toujours pas aller au-delà de l’obligation légale d’augmenter le Smic, c’est la cinquième année de suite que le gouvernement s’attaque au filet de sécurité que garantissait le salaire minimum.

Alors même que, depuis 2002, la pauvreté ne cesse en France à nouveau de gagner du terrain, comme le constate l’Insee. Et alors même qu’en 2008 la moitié des Français vivait avec moins de 1.580 euros par mois. Autrement dit, le gouvernement refuse de donner un «coup de pouce» au Smic alors que 20% des salariés gagnent moins que le salaire qu’il est censé garantir, et alors que 50% des Français ont un revenu égal ou inférieur à 1,6 Smic.

Une disparition annoncée

C’était pourtant prévu. Le 18 septembre 2007, au Sénat, le président de la République présentait sa politique sociale à venir. Parmi les points abordés, le Smic, jugé décourageant pour les entreprises.

«L’idée, c’est de nous sortir de la contradiction insupportable que connaissent les salariés et les entreprises de notre pays : d’un côté un Smic qui progresse fortement, sans lien avec les fondamentaux économiques, ce qui fragilise les entreprises à forte intensité en main d’œuvre; de l’autre un nivellement des salaires par le bas, avec une négociation salariale anémiée et des minima de branches parfois inférieurs au Smic», avait-il déclaré. Autrement dit, le Smic découragerait les entreprises de recruter. Elles hésiteraient également à rémunérer davantage, perdant les allégements de cotisations sociales au passage : mieux vaudrait différencier les exonérations selon la politique salariale des différentes branches, avait expliqué Nicolas Sarkozy, alors candidat, à L’Express. Et puis, comme il l’avait déclaré début 2007, le Smic n’inciterait pas à se retrousser les manches : le salaire étant déjà élevé (!), ses augmentations ne pourraient être qu’insignifiantes.

Nicolas Sarkozy avait donc proposé : «Ce qu’il faut faire, c’est jouer sur toutes les dimensions du problème. Sur la fixation du Smic, nous avons besoin de dépassionner le débat. Une commission indépendante fera chaque année des recommandations aux partenaires sociaux et au gouvernement. Cette recommandation, le gouvernement sera libre de la suivre ou non.»

Le RSA plutôt que le Smic

Le premier rapport du groupe d’experts sur le Smic a été publié en 2009. Et que disait-il, 15 jours après le lancement du RSA ? La politique du Smic ne peut, selon les auteurs du rapport, constituer un moyen de lutte efficace contre la pauvreté, puisque les effets positifs des revalorisations du Smic sur les revenus des personnes en place sont rapidement contrebalancés par l’impact négatif sur l’emploi, tentent-ils de prouver. Les politiques de soutien au revenu du travail à travers la prime pour l’emploi ou le RSA leur semblent plus appropriées pour réduire les inégalités des revenus du travail en découplant revenu et coût du travail peu qualifié.

Il l’a dit, il l’a écrit, il a agi.

(Source : Et voilà le travail)


La mise à mort du Smic, nous en parlons depuis deux ans...

Smic : les «coups de pouce», c'est fini
Laurent Wauquiez l'avait annoncé au printemps 2008.

Un rapport sur les bas salaires un peu trop libéral pour Matignon
Après avoir été fraîchement reçu par Matignon à l'été 2008, le rapport Cahuc, Cette et Zylberberg, alors signalé par Libération, fait désormais des émules...

Le RSA, véritable menace pour le Smic
Suite au rapport Cahuc, Cette et Zylberberg, une étude de la Drees a conforté le bien-fondé du futur Revenu de solidarité active : au nom de la réduction des inégalités et de la pauvreté, chacun mettait en doute le rôle de la prime pour l'emploi et — beaucoup plus grave ! — celui du salaire minimum.

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Le gouvernement veut la peau du Smic
Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage. Pour dénigrer le salaire minimum, lui refuser tout coup de pouce et encenser des palliatifs qui exonèrent les entreprises en pesant sur la collectivité, fin 2009, le gouvernement a trouvé la combine : s'appuyer sur des rapport d'«experts» qui abondent dans son sens.



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Mis à jour ( Mardi, 28 Décembre 2010 12:50 )  

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