Martin Hirsch gagne 9.200 €/mois

Vendredi, 05 Novembre 2010 05:10
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L'homme qui a créé le misérable RSA et publié un livre contre les conflits d'intérêt (mais pas tous) est loin d'être un travailleur pauvre. Cependant, en cette période de restrictions budgétaires, des menaces planent sur son salaire.

Les députés UMP Bernard Debré, Louis Giscard d'Estaing et Nicolas Dhuicq ont déposé un amendement au budget 2011 afin de baisser la rémunération du président de l'Agence du service civique.

Il ne s’agit pas de le priver de salaire. Mais de "réduire à un niveau symbolique" la rémunération de Martin Hirsch, l’ancien Haut commissaire aux Solidarités actives devenu, en mars dernier, le président de cette Agence. Un poste pour lequel il touche environ 9.200 euros net par mois.

A l’origine de ce coup de rabot annoncé : trois députés UMP, dont Bernard Debré et Louis Giscard d'Estaing, qui disent avoir reçu l’assentiment de Jean-François Copé. Leur point commun ? Ils sont cités dans le dernier livre polémique de Martin Hirsch intitulé «Pour en finir avec les conflits d'intérêts».

Un salaire "symbolique"

Ces députés UMP ont déposé un amendement au budget 2011 qui sera débattu vendredi, lors de l'examen de la mission "Sport, jeunesse et vie associative" à l’Assemblée nationale. "Il nous semble opportun de réduire cette rémunération" du président de l'Agence du service civique "à un niveau symbolique afin de redéployer ces crédits à des actions concrètes en faveur du sport pour les jeunes", argumentent-ils.

Même si la mesure a peu de chance d’être validée au final, le coup de poignard dans le dos ne fait pas de doute pour Martin Hirsch. Les députés UMP "instrumentalisent la loi pour faire régner la loi du silence", s’est-il insurgé.

Un "crime de lèse-conflit d'intérêts" ?

Dans son livre, Martin Hirsch s’en prend notamment à Jean-François Copé, le patron des députés UMP qui est, par ailleurs, avocat d’affaires. En réponse, ce dernier avait accusé à son tour Martin Hirsch d’être derrière "le plus joli conflit d'intérêts" en faisant voter la loi prévoyant la création de l'Agence du service civique, qu'il devait ensuite diriger.

Face à l’attaque portée par les députés UMP, Martin Hirsch ne décolère pas. "On m'accuse de crime de lèse-conflit d'intérêts. La prochaine étape sera-t-elle la déchéance de ma nationalité française, puisque cette offensive fait suite à celle selon laquelle on voudrait que je n'aie pas le droit de parler de conflits d'intérêts parce que mes parents ont été des réfugiés pendant la guerre ?", s’est-il offusqué jeudi, interrogé sur RTL.

"Je n'ai aucun intérêt financier à être à l'Agence. Je ne suis pas plus rémunéré qu'il y a dix ans, dans mon corps d'origine, le Conseil d'Etat", a par ailleurs tenu à rappeler Martin Hirsch, qui était énarque avant de prendre les rênes d’Emmaüs puis de se lancer en politique.

(Source : Europe 1)

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Mis à jour ( Jeudi, 27 Septembre 2012 06:50 )