Grèves : le drapeau de la pénurie d'essence

Jeudi, 14 Octobre 2010 17:39
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A votre avis, que vaut-il mieux : être emmerdé pour faire son plein quelques jours durant, ou être obligé de continuer à travailler jusqu'à 62 ou 67 ans ?

C'est la bête noire du moment, véhiculée par le gouvernement avec la complicité des médias : à cause de ces saletés de grévistes dans les raffineries, "la France qui se lève tôt", déjà "prise en otage" par ces salopards de grévistes dans les transports, ne va bientôt plus pouvoir faire son plein pour aller trimer, un vrai scandale !

C'est de bonne guerre : tout est fait pour rendre la grève impopulaire auprès des Français qui, pourtant, sont en majorité opposés à cette réforme des retraites et comprennent la nécessité d'un bras de fer face au mépris du gouvernement.

Cependant, il faut tout tenter. Pour cela, rien ne vaut la mise en exergue des petits tracas quotidiens que vont subir les usagers au cours de ce conflit social majeur : ça flatte les instincts égoïstes et les visées à court terme, au détriment d'une réflexion globale sur l'avenir et nos choix de société.

Les Français sont-ils dupes ? Pas si sûr.

En tous cas, côté gouvernement, on s'agite. Il paraît que certaines pompes sont déjà à sec. Le gouvernement vient d'annoncer qu'il débloquait les stocks de réserve qui correspondent à 11 jours de consommation en France. L'Union des importateurs indépendants pétroliers (Ufip), qui représente la grande distribution, va plus loin et demande carrément de pouvoir puiser dans les stocks stratégiques !

Ce matin, le secrétaire d’Etat aux transports Dominique Bussereau se voulait rassurant : «Il n’y aura pas de pénurie d’essence à la pompe. Nous avons ce qu’il faut pour au moins un mois». Avant d'ajouter : à condition que les automobilistes ne fassent pas d’achats de précaution... Car, effectivement, la consommation d'essence a bondi de 50% cette semaine. «De manière générale, les quelques problèmes actuels dans les stations-service viennent avant tout des mouvements de panique chez les consommateurs, qui se ruent sur les pompes en précaution», constate également la Fédération française des combustibles.

Et si on aidait les grévistes ?

Si les salariés du privé, qui ne peuvent faire grève et se demandent comment participer à la lutte, soutenaient le mouvement en allant tous à la pompe ? En ce moment, un tract circule :

«Vous refusez le passage autoritaire à 62 et 67 ans pour bénéficier de la retraite
et vous êtes pour une réforme juste de son financement ?
Une action à la portée du plus grand nombre : ALLER À LA POMPE.
Anticipez le moment où vous aviez prévu de faire le plein d'essence, ou faites un complément d'essence… en augmentant artificiellement la demande.
L’approvisionnement ne se fera plus et le gouvernement sera rapidement devant un dilemme : engager ses réserves stratégiques de carburant (environ 90 jours d’avance) ou engager le retrait de sa politiques de casse sociale qu’il entreprend sur le dossier des retraites.»

A vous de jouer !

SH

L'essence, c'est le capitalisme !


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Mis à jour ( Mercredi, 03 Novembre 2010 09:39 )