Chômage des jeunes dans les quartiers populaires : l’inaccessible emploi

Lundi, 30 Mars 2009 22:50
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En Île-de-France, selon des chiffres provenant de sources gouvernementales citées par Mediapart mais non confirmées par le gouvernement, le chômage des jeunes vivant dans des «zones urbaines sensibles» (ZUS) enregistre une ascension vertigineuse : + 57,2% en un an !

Les ZUS, terme technocratique et un brin stigmatisant pour signifier quartiers et cités populaires les plus touchés par la précarité et les plus abandonnés par les pouvoirs publics, concentrent toutes les discriminations, notamment celles liés à l’emploi. Car, paradoxalement, il semble bien que l’origine de cette flambée de chômage ne soit pas liée à une formation insuffisante, puisque l’impossibilité d’accéder au marché de l’emploi a doublé en douze mois pour les jeunes diplômés à bac+3.

Une bombe à retardement

Ces chiffres expliquent le sentiment d’enfermement et de désespérance dans un ghetto social, guettant nombre de jeunes. Parmi les raisons de cette terrible aggravation, la part grandissante des statuts précaires. Les CDD ne sont pas renouvelés, de grandes sociétés, comme PSA-Aulnay, font largement appel à des intérimaires, surtout des jeunes. Ils constituent la première variable d’ajustement pour les entreprises.

«Il est grand temps que le pouvoir de droite prenne la mesure du véritable drame humain qui se joue, et qui ne sera pas résolu en envoyant les CRS dans les quartiers ou en installant de nouvelles caméras de surveillance», a déclaré Patrick Le Hyaric, directeur de L’Humanité et tête de liste du Front de gauche en Île-de-France. Il se prononce pour «un vrai projet d’autonomie pour les jeunes» : des prestations immédiates pour permettre aux jeunes adultes de moins de 25 ans de pouvoir disposer de revenus propres ; un droit suspensif sur les plans de licenciement accordé aux comités d’entreprise ; des tables rondes organisées dans les départements par les préfets avec les syndicats, les élus, pour prendre des mesures contre les licenciements ; davantage de moyens humains et financiers à l’école, à la formation qualifiante pour les jeunes, ainsi que des sanctions sévères contre les discriminations à l’embauche.

(Source : L’Humanité)

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Mis à jour ( Lundi, 30 Mars 2009 22:50 )