Imaginez que la France soit «au bord du chaos» et qu'il faille «trouver un moyen de sortir par le haut». Imaginez que le gouvernement décide de mettre en œuvre «un plan global avec des mesures exceptionnelles, à la hauteur de ce qui est attendu» suite à «une très vaste concertation» avec «les gens qui souffrent, les socioprofessionnels, les politiques».

Au menu, par exemple, un «gel des loyers des HLM» et, pourquoi pas, de toute autre habitation, la «transparence sur les prix», notamment ceux des produits alimentaires de première nécessité («Il y a des dérives incompréhensibles et inacceptables. Il faudra que nous sachions dénoncer les profiteurs, et garantir aux plus faibles que l'Etat est là pour les protéger.»), ou la «redistribution des richesses» («Il y a une France à deux vitesses : d'une part une catégorie de privilégiés et d'autre part ceux qui sont sur le bord de la route, qui n'y arrivent pas, les locataires des HLM, les bénéficiaires des minima vieillesse…»).

Vous croyez rêver ? Exact !!! Car ces bonnes intentions proférées par Yves Jégo, le secrétaire d'Etat à l'Outremer, ne s'étendront pas à l'ensemble du territoire de la République. Tout juste seront-elles (peut-être) appliquées en Guadeloupe, où une grève générale bat son plein depuis le 20 janvier.

Dans l'attente de mesures concrètes, le bras de fer se poursuit. «Nous voulons des réponses sur une série de points pour que la vie des Guadeloupéens change tout de suite : le pouvoir d'achat, la baisse des prix de l'eau, du carburant, la revalorisation des bas salaires», a déclaré dimanche soir sur RFO-Guadeloupe Elie Domota, le porte-parole du collectif Liyannaj kont pwofitasyon (Mouvement contre l'exploitation outrancière) dont les 47 partis, syndicats et associations ont lancé le mouvement. Toujours aussi déterminé, le collectif LKP avance 146 revendications, dont l'augmentation immédiate d'au moins 200 € des bas salaires, des minima sociaux et des retraites.

Alors, à quand la grève générale en métropole ?