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Accueil Social, économie et politique 100.000 chômeurs de plus en 3 mois

100.000 chômeurs de plus en 3 mois

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Nous arrondissons volontairement ce chiffre, car ce qui est annoncé ne concerne que les demandeurs d'emploi inscrits en catégorie 1 (+ 97.100 depuis août) alors qu'il en existe huit autres : 100.000 est donc un minimum.

Depuis le début de l'année, c'est la huitième hausse mensuelle des inscriptions en catégorie 1 à l'ANPE, dont on rappelle la définition : personnes immédiatement disponibles, à la recherche d'un CDI à temps plein et n'ayant pas exercé d'activité occasionnelle ou réduite de plus de 78 heures dans le mois écoulé.

Après celles de janvier (+ 0,7%), mars (+ 0,4%), mai (+ 0,3%), juin (+ 0,2%), juillet (+ 0,1%), août (+ 2,2%), septembre (+ 0,4%) et octobre (+ 2,4%), la barre symbolique des 2 millions est donc franchie. Ils sont désormais 2.004.500, auxquels il faut rajouter des chômeurs qui entrent dans d'autres catégories, par exemple ceux ayant exercé une activité occasionnelle ou réduite de plus de 78 heures (cat. 6), ou ceux qui sont prêts à accepter également un CDI à temps partiel, un CDD ou de l'intérim (cat. 2 et 3), ceux qui sont en formation (cat. 4), sans compter les 360.500 seniors «dispensés de recherche d'emploi»... Au final, toutes catégories confondues, ils sont 3,92 millions.

Le pire est à venir

Comme chacun sait, ce n'est pas fini. Les chiffres d'octobre sont très mauvais. Ils le seront en novembre et en décembre. Et ne parlons pas de janvier et février, mois qui vont correspondre à la première vague de licenciements secs directement impactés par la crise de ces dernières semaines.

Aujourd'hui, l'heure est au «chômage partiel», aux «congés anticipés», aux «récupérations et RTT» pour des milliers de salariés de l'automobile (constructeurs et équipementiers), de la sidérurgie, du BTP (et de l'immobilier)... Les entreprises attendent une reprise d'activité hypothétique en «fermant» pour quelques semaines ou quelques mois ateliers et usines. D'autres en profitent pour dégraisser même si elles font des bénéfices. Les prévisions économiques étant ce qu'elles sont pour la fin 2008 et le début 2009, les plans massifs de licenciements débuteront en janvier/février dans les grands secteurs industriels.

500.000 chômeurs de plus en 2009

En attendant, nous estimons que l'année 2008 pourrait se solder par + 120.000 à + 150.000 chômeurs de catégorie 1 par rapport au niveau de juin. Avec une aggravation de la situation à partir de janvier, et plus encore en février. Dans le contexte actuel, nous estimons que l'industrie automobile (2,7 millions de salariés) pourrait perdre 10 à 15% de ses effectifs en 2009, soit 200.000 à 300.000 chômeurs supplémentaires. Le BTP, entre 50.000 et 100.000 (en octobre, des professionnels évoquaient même 180.000 licenciements).

Sur la base des indices à disposition aujourd'hui, le chômage en France pourrait augmenter de 500.000 en 2009 (hypothèse basse). On vous épargne l'hypothèse haute, car — entre autres astuces pour manipuler les statistiques — l'extension du CTP (contrat de transition professionnelle) escamotera, par exemple, quelques dizaines de milliers de salariés fraîchement licenciés qui se retrouveront en catégorie 4, c'est-à-dire «stagiaires de la formation professionnelle»...

Des réformes intenables dans ce contexte

Face au raz-de-marée de nouvelles inscriptions (sans oublier l'irruption de quelque 600.000 bénéficiaires du RSA qu'il faudra suivre dès le 1er juillet 2009), la fusion ANPE-Assedic, qui est déjà un véritable casse-tête, va se compliquer : nous avons une pensée solidaire pour les agents du service public de l'emploi qui devront courageusement affronter une telle débâcle. Côté Unedic, la baisse des cotisations chômage exigée par le gouvernement est une totale absurdité.

Pire : la loi sur les «droits et devoirs» des chômeurs est une véritable HÉRÉSIE, un summum d'injustice, puisqu'elle s'articule sur le postulat mensonger qu'il y aurait suffisamment d'emplois disponibles pour tout le monde en France. Le principe de «l'offre raisonnable» tient encore moins la route quand on sait que l'ANPE a vu son nombre d'offres chuter de 40% depuis mars 2008 : que va-t-elle pouvoir proposer de plus ?

Devant de telles évidences, nos interlocuteurs vont-ils bêtement obéir aux ordres et oseront-ils accentuer la pression par des méthodes peu recommandables ? Sans compter les nombreux cafouillages administratifs que la réorganisation du service public de l'emploi va provoquer, et dont les chômeurs supporteront les conséquences.

L'heure est grave. Pour l'instant, la soupape chuchote mais quand elle va s'affoler, s'affoler et qu'il sera impossible de baisser le feu, la cocotte-minute se transformera en une bombe qui pourrait bien exploser.

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Mis à jour ( Vendredi, 28 Novembre 2008 10:30 )  

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