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Le chômage est un marché très lucratif

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Si les salariés qui ont perdu leur emploi s'appauvrissent, grâce à eux nombre d'organismes, plus ou moins honnêtes ou compétents, pullulent et s'enrichissent.

C'est le tour d'horizon d'un business aussi rentable que concurrentiel qu'a réalisé Marion Lhour pour l'excellent Monde Diplomatique => LIRE ICI

Le marché : 2 millions de demandeurs d’emploi auxquels s’ajoutent 1,2 million de RMIstes, sans compter les travailleurs précaires. Autant de personnes qui nécessitent un accompagnement que l'Etat, depuis la création de l'ANPE en 1967, s'était engagé à prendre sous sa coupe. Or, avec la massification du chômage depuis une vingtaine d'années, le service public de l'emploi est concurrencé - ou coopère - avec des centaines d’entreprises privées ou associatives : cabinets de reclassement ou de coaching, organismes de formation ou d'insertion, jobboards sur Internet ou agences d’intérim... Sur ce gigantesque marché, des millions d’euros sont dépensés par l'ANPE, l'Unedic, des employeurs ou des particuliers, parfois sans discernement. Car l'esbroufe et l'arnaque ne sont jamais loin.

Rien qu'à l'ANPE, on consacre (sans trop y regarder de près) plus de 500 millions d’euros par an à la prospérité d'organismes sous-traitants. Très rentable, le BCA - bilan de compétence approfondi, une prestation courante - rapporte entre 800 et 1.200 € pièce pour une vingtaine d’heures d’entretien. Un module de formation à la création d'entreprise de quatre mois peut coûter 10.000 € pour un résultat complètement nul : notre ami et collaborateur Vincent de Rocher, interviewé par Marion Lhour, en témoigne. Notre ami Olivier Davoust, du blog Mon petit observatoire du recrutement, raconte aussi un stage «où les chômeurs devaient se promener masqués et se toucher les uns les autres, prétendument pour mieux comprendre l’espace»... Et pendant que le chômeur est ainsi "occupé", il passe en catégorie 4 et sort des statistiques officielles.

Les cabinets de placement privés - Ingeus, BPI, Altedia ou Adecco -, dont les "bons" résultats sont revendiqués sur une base exclusivement quantitative, jamais qualitative, empochent environ 3.500 € par chômeur "placé". Quant aux cabinets de reclassement auxquels font appel les employeurs qui organisent leurs plans sociaux, Fabienne Brutus, conseillère ANPE, dénonce : «Ce sont parfois les mêmes cabinets qui provoquent les licenciements en conseillant l’entreprise, et qui reclassent ensuite.»

Ainsi, le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Qui, à part les chômeurs, a réellement intérêt à ce que ça change ?

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Mis à jour ( Lundi, 24 Mars 2008 17:34 )  

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