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Accueil Mobilisations, luttes et solidarités 400 bornes pour rencontrer Borloo

400 bornes pour rencontrer Borloo

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Pierre Kany, chômeur de 54 ans, est parti à pied le 5 mars de son domicile d'Hellimer (Moselle) afin de rencontrer Jean-Louis Borloo à Paris. Fort de ses 400 km de marche, il aurait obtenu un rendez-vous au ministère de l'Emploi.

Il y a tout juste deux ans, Patrick Mayo, informaticien quinquagénaire au chômage, avait fait une marche de 1000 Km pour sensibiliser sur l'emploi des seniors. Il avait été reçu au Medef, puis au ministère de l'Emploi. Nous n'avons plus de ses nouvelles et espérons qu'il a retrouvé un emploi durable et digne de ce nom. Hélas, la situation des chômeurs "seniors" ne s'est guère améliorée depuis malgré le tapage médiatique, les campagnes de pub et les mesurettes gouvernementales.

"Je fais cela par désespoir", explique Pierre Kany, ancien chauffeur-livreur cariste au chômage depuis un an et demi. "J'ai dû envoyer une quarantaine de CV. Aucun n'est revenu." S'il savait combien en ont envoyé plus de 1.500, sont restés sur le carreau et perçoivent aujourd'hui un minima social !
"Pierrot" tire une lourde charrette sur laquelle est écrit : "Je pars à pied à Paris voir le ministre du Travail" et "J'ai 54 ans. Trop vieux pour travailler ? Stop à la discrimination". "Passé 45 ans, on est déjà inutile. Mais quand on a passé les 50, on devient carrément superflu", commente-t-il. Pierre Kany, trois enfants dont deux sont encore à sa charge, en a "marre" de leur dire : "Non, je ne peux pas t'acheter ça, je n'ai pas de sous". Son allocation-chômage de 1.152 € est engloutie dans les 1.300 € de prélèvements automatiques qui lui sont ponctionnés chaque mois. "Dans un an, si je n'ai toujours pas de travail, je serai obligé de vendre ma maison, explique-t-il. Et ça, je ne le supporterai pas."

Pour protester contre cette situation, il a entamé une marche "à (son) rythme" et parcourt chaque jour entre 30 et 45 kilomètres. Le soir venu, il s'endort dans les bâtiments municipaux que des maires mettent à sa disposition. Après 400 km parcourus, l'homme, qui n'est plus qu'à 45 km de Paris, se dit "fatigué" : "J'ai mal à une jambe. Aujourd'hui, j'ai avalé dix calmants pour apaiser la douleur". Il arrêtera son périple jeudi soir pour préparer son rendez-vous vendredi au ministère de l'Emploi, même s'il ne connaît pas encore le nom de son interlocuteur. Tout juste espère-t-il "être écouté" et "que ça aboutisse à quelque chose", "pour ne pas avoir marché en vain". Nous lui souhaitons bonne chance, même si nous déplorons l'absence de mobilisation générale de la part des chômeurs au profit d'initiatives individuelles qui ne règlent en rien ce drame collectif malgré la petite visibilité qu'elles apportent.

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Mis à jour ( Jeudi, 15 Mars 2007 16:42 )  

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