CNE : Breton avoue ce que Villepin cache

Jeudi, 13 Octobre 2005 15:14
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Le ministre de l’Économie et des Finances est réputé être un des ultras du gouvernement. Mais, emboîtant le pas de son premier ministre qui jure ne pas vouloir «mettre notre modèle social français à la poubelle», il sait se tenir. Tout du moins quand il s’adresse à ses compatriotes. Car, quand il officie outre-Atlantique, Thierry Breton laisse tomber les précautions d’usage. Ainsi, dans un entretien publié par l’International Herald Tribune le 28 septembre dernier, l’ex-patron de France Télécom vante les «nouvelles mesures de flexibilité» nées avec le contrat «nouvelles embauches».

Interrogé par le très libéral éditorialiste du New York Time, Roger Cohen, il avoue crûment : «En France, la rigidité était telle que les gens hésitaient à embaucher parce qu’ils devaient garder les employés dont ils n’avaient plus besoin. Maintenant, dans une petite entreprise, vous pouvez embaucher et, si ça ne marche pas, les renvoyer du jour au lendemain sans pénalité, du moment que cela se passe pendant les deux premières années.» Thierry Breton jubile. Le CNE est bien un outil de licenciement express qui autorise les patrons à «renvoyer» un salarié sans avoir à réparer le préjudice, sans motif, sans possibilité de contester son licenciement en justice. Et Dominique de Villepin a eu beau répéter jeudi dernier sur France 2 que le CNE est contrat à durée indéterminée, la mesure phare de son «plan emploi» est bien un enterrement de première classe du CDI.

(Source : L'Humanité)

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Mis à jour ( Jeudi, 13 Octobre 2005 15:14 )