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Accueil Mobilisations, luttes et solidarités Notre objectif, c’est l’élimination du CNE !

Notre objectif, c’est l’élimination du CNE !

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La rentrée sociale sera-t-elle sportive ? Bernard Thibault et des politologues ont fait le point sur l’état d’esprit des salariés, à trois semaines de la journée nationale d’action du 4 octobre.

Au sortir d’un été marqué par la violence de l’offensive gouvernementale contre les droits des salariés, la question de la rentrée sociale, autrement dit de la mobilisation qui va lui être opposée, était dans toutes les têtes à la Fête de l’Humanité. La veille de son ouverture, jeudi, les cinq confédérations syndicales CGT, CFDT, CFTC, CGC et FO, ainsi que les Solidaires et l’UNSA, avaient annoncé pour le 4 octobre prochain une journée nationale de mobilisation avec des arrêts de travail, des rassemblements et des manifestations, contre la précarité et pour l’amélioration du pouvoir d’achat. Avec Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, entouré de spécialistes des questions sociales, le Forum social (l’Humanité, NVO, Options et Viva) a tenté samedi soir de faire le point sur l’état d’esprit des salariés français et sur les perspectives d’action.

«Cette rentrée est marquée par une morosité économique et sociale des salariés jamais atteinte depuis 1997», a entamé Stéphane Rozes, directeur de CSA-Opinions, qui a daté de 2003 cette chute de moral, année où la préoccupation du chômage est passée devant celle de la sécurité. 2004 a vu émerger la thématique des délocalisations, et 2005 enregistre le record de pessimisme notamment sur la question du pouvoir d’achat : «Non seulement les salariés n’ont pas vu leur salaire augmenter, mais ils voient les logements et le prix de l’essence flamber», a souligné le sondeur. Dans ce contexte, «ils font preuve d’un mélange d’inquiétude, de mécontentement et d’attentisme» face au gouvernement qui a affirmé tenir compte du message du référendum, mais mène une politique toujours aussi libérale. Et ils attendent du syndicalisme la capacité de mener des luttes défensives, mais aussi d’offrir des perspectives pour un monde «souhaitable», estime l’analyste.

Pour Guy Groux, du CEVIPOF, les trois dossiers cruciaux de la rentrée seront le contrat «nouvelles embauches», la négociation de la convention UNEDIC dans un contexte de déficit très important de l’assurance chômage où le MEDEF veut rétablir la dégressivité des allocations, et enfin le pouvoir d’achat. Le chercheur se veut plutôt «optimiste» sur la réussite de la mobilisation, en constatant le succès des journées d’action du début de l’année, organisées de façon unitaire. Il souligne toutefois la difficulté des mobilisations depuis quelques années à déboucher sur des victoires, des résultats. Dans la même ligne, Jean-Marie Pernot, chercheur à l’IRES, a fait état d’un «bilan quasi inexistant» de l’action syndicale sur les retraites, la Sécu, la privatisation d’EDF, face aux employeurs et aux gouvernements pourtant largement discrédités, et a interrogé simplement : «Comment reconstruire une puissance syndicale ?»
Un bilan quelque peu cru, que Bernard Thibault a nuancé tout en reconnaissant que le défi de cette rentrée sociale était encore plus grand que les années précédentes : «La dureté de l’affrontement avec le nouveau gouvernement, qui porte la même empreinte que ses prédécesseurs, est telle que pour changer la donne il faudra être encore plus nombreux dans la mobilisation. Le 4 octobre doit remettre dans la course l’exigence des salariés de peser sur le cours des événements.» Le secrétaire général de la CGT voit des signes encourageants dans les journées d’action réussies, notamment le 10 mars, dans la révolte de la Pentecôte contre la suppression du jour férié, qui a amené certains non-syndiqués à faire grève pour la première fois de leur vie, et dans des luttes victorieuses qui ont émaillé l’été : celle des salariés polonais des Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, qui a montré la capacité de la CGT à obtenir des garanties pour tous les salariés quelle que soit leur nationalité, et celle des ouvriers de Nestlé à Saint-Menet, qui ont obligé en justice la direction à relancer, certes provisoirement, la production. «On peut obtenir des avancées, l’objectif du 4 octobre est l’élimination du contrat nouvelles embauches de la législation française !» a-t-il encouragé, en soulignant le grand danger de cette possibilité offerte aux employeurs de pouvoir licencier un salarié pendant deux ans sans avancer aucun motif. Concernant l’UNEDIC, il a souligné la priorité de «sensibiliser très largement les salariés au fait que cette négociation les concerne tous», et pas seulement les chômeurs. Et en réponse à un salarié de La Poste qui regrettait que la défense des services publics ne soit pas au menu du 4 octobre, il a expliqué que les autres confédérations n’avaient pas retenu ce mot d’ordre pour l’appel commun, mais qu’il serait porté par la CGT.

Par Fanny Doumayrou pour L'Humanité

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Mis à jour ( Mercredi, 14 Septembre 2005 11:55 )  

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