"La suppression de la dégressivité des allocations en 2000 a été une erreur que les comptes de l'Unedic supportent encore", déclare M. Gautier-Sauvagnac, rappelant que le déficit cumulé du régime d'assurance-chômage s'établit à 14 milliards d'euros dont dix sont imputables, selon lui, à cette suppression. "La question devra être traitée au cours de la négociation de la prochaine convention d'assurance-chômage à l'automne", prévient-il.
A propos du projet de décret sur le contrôle des chômeurs, le représentant du Medef salue "des aspects positifs", comme la graduation des sanctions et la possibilité donnée aux Assedic de suspendre les allocations. Mais il estime "que le projet ne reprend pas suffisamment l'idée que le payeur (l'Unedic et les Assedic) doit aussi, pour partie au moins, être à la fois accompagnateur et contrôleur de la recherche d'emploi, comme les partenaires sociaux l'avaient envisagé en 2000". C'est l'ANPE qui remplit ce rôle aujourd'hui.
Il estime aussi que le gouvernement a fait "un choix risqué" en ne révisant pas les critères définissant l'offre d'emploi qui est, selon lui, "aujourd'hui beaucoup trop subjective et laisse une trop grande marge d'interprétation pour apprécier l'effort propre du demandeur d'emploi".
Selon le président de l'Unedic, la réforme vise "à répondre au souci des cotisants (salariés et employeurs du privé) qui veulent que leurs cotisations servent à indemniser ceux qui recherchent activement un emploi". "Si, au bout du compte, il y a un effet positif sur les finances de l'Unedic, personne ne s'en plaindra...", déclare-t-il.
(Source : Les Echos)
L'avis d'Actuchomage : Monsieur Denis Gautier-Sauvagnac laisse entendre que le retour à l'équilibre des comptes de l'Unedic va se faire sur le dos des chômeurs qui seront - d'une manière ou d'une autre - moins bien indemnisés. Il semble oublier que la première cause du déficit de l'Unedic est le taux de chômage inacceptable qui ne fait qu'enfler depuis 3 ans ! (tout comme les profits des entreprises françaises...)
Constatons aussi que les premiers concernés par les négociations de l'assurance-chômage qui débuteront en septembre prochain, les chômeurs ne sont toujours pas conviés à la table des discussions. L'Unedic, le Medef et les partenaires sociaux ont une curieuse conception du dialogue social et de la démocratie. Ils n'ont visiblement pas retenu la leçon tirée de l'affaire des "Recalculés de l'Assedic" qui a défrayé la chronique sociale en 2003/2004 (rappelons ici que la justice, puis Jean-Louis Borloo, ont donné raison aux dizaines de "courageux" qui avaient porté plainte contre le "recalcul" de leurs indemnités, en réintégrant plus de 800.000 Recalculés dans leurs droits initiaux ).
Une fois encore, nous - APNÉE/Actuchomage - déplorons que les chômeurs, les intermittents du travail et leurs représentants, soient exclus des organismes qui gèrent une assurance (chômage) pour laquelle nous cotisons tous quand nous sommes en activité.
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