Et les loyers continuent de galoper. Pour le plus grand malheur de cinq millions de familles logeant dans le parc privé.

Dernière estocade en date : tous les locataires dont la révision annuelle du loyer intervient au cours de ce deuxième trimestre 2005 vont se voir ainsi appliquer une augmentation de 4,81%. Soit plus du double de l'indice général des prix (2,1% en 2004).
«Les gens sont surpris par une telle hausse. Certains nous appellent pour nous demander si leur propriétaire n'a pas fait une erreur», note Alexandre Maudet, conseiller juridique à la Confédération nationale des locataires (CNL). De fait, la raison de cette flambée tient à l'évolution de l'indice du coût de la construction (ICC), qui sert de base à l'ajustement des loyers. Or la forte activité du secteur du bâtiment et la hausse des matières premières (fer, aluminium, ciment...) ont fait grimper l'ICC, et les loyers par ricochet.

En trois ans, les loyers auront augmenté de 10,6%. «Je ne vois pas pourquoi on applique aux loyers cet indice particulier qu'est l'ICC. Pourquoi ne prend-on pas comme base l'indice général des prix ?» se demande Serge Incerti-Formentini, secrétaire confédéral de la CNL. Il demande au gouvernement un blocage des loyers «parce qu'ils ont énormément augmenté ces dernières années». Selon le Figaro d'hier, le gouvernement s'apprêterait à revoir l'ICC. Une promesse déjà en vogue sous Raffarin.

(Source : Libération)